Après Jodie Foster en 2021, c’est l’acteur Forest Whitaker qui sera l’invité d’honneur de la Cérémonie d’ouverture du 75e Festival de Cannes, retransmise en direct par France Télévisions et Brut. Tout comme Jeanne Moreau, Bernardo Bertolucci, Manoel de Oliveira, Jean-Pierre Léaud, Agnès Varda ou encore Alain Delon, il recevra une Palme d’or d’honneur, qui salue un parcours artistique brillant et une personnalité rare autant qu’un engagement discret mais affirmé dans les grandes actions humanitaires de notre époque.
À cette occasion, For the Sake of Peace (Au nom de la Paix), réalisé par Christophe Castagne et Thomas Sametin et produit par Forest Whitaker, sera projeté le mercredi 18 mai en Séance Spéciale.
Forest Whitaker
Palme d'or d'honneur du 75e Festival de Cannes
Forest Whitaker est une légende qui impressionne : la pellicule, les spectateurs, les décideurs d’instances gouvernementales. Son destin et son aura artistiques se sont pleinement révélés lors de sa première venue au Festival de Cannes en 1988, où il incarnait le génie Charlie Parker, jazzman visionnaire qui éleva le saxophone à un niveau d'expression inédit. Clint Eastwood lui offre alors son premier grand rôle, même s’il s’était déjà fait remarquer chez Martin Scorsese dans La Couleur de l'argent, Oliver Stone dans Platoon ou Barry Levinson dans Good Morning, Vietnam. À 27 ans, il reçoit le Prix d’interprétation pour ce Bird d’anthologie. Le monde entier découvre un acteur d’une puissance phénoménale, au diapason d’une sensibilité qui impose incontestablement une forme de grâce, un bloc d’émotion qui fait passer toute la fragilité humaine dans la voix et le regard.
« En accueillant Forest Whitaker à Cannes, j’ai pu rencontrer et admirer un artiste au charisme immense et à la présence lumineuse », déclare Thierry Frémaux, Délégué Général. « Sa filmographie est à la fois éblouissante et pleinement accomplie. J’ai également pu observer de près ses convictions d’homme, l’attention qu’il porte à la jeune génération et sa foi en un monde meilleur, auquel il contribue lui-même – et concrètement, par son engagement – à améliorer. Rares sont les artistes qui trouvent un aussi bel équilibre. Forest y parvient et montre l'exemple ».
« Il est de tradition pour le Festival de Cannes d’honorer ceux qui ont fait son histoire et Forest Whitaker en fait partie », ajoute Pierre Lescure, Président du Festival de Cannes. « Il est ce jeune acteur que Clint Eastwood fit découvrir dans Bird et cet homme qui élargit sa vision du monde pour l’offrir à ceux qui souffrent et à ceux qui se battent. Tous les honneurs pourraient revenir à Forest Whitaker. Cette Palme d’or est le témoignage de la reconnaissance du monde du cinéma ».
Il revient six fois en Sélection officielle dont quatre en Compétition après Bird, avec A Rage in Harlem (La Reine des pommes) de Bill Duke, Body Snatchers d’Abel Ferrara et l’inclassable Ghost Dog : La Voie du Samouraï de Jim Jarmusch. Il y incarne un tueur à gages mélancolique qui vit selon les préceptes du « Hagakure », le code d'honneur des samouraïs du Japon médiéval. Concentré de puissance et de souplesse, il incarne un héros ludique et méditatif, tout en forces mystérieuses.
The Crying Game, Smoke, Panic Room, Phone Game, Le Dernier Roi d'Écosse (Oscar et Golden Globe du meilleur acteur), Au bout de la nuit, La Rage au ventre, Rogue One: A Star Wars Story, le Marvel Black Panther, Le Majordome, Respect : ces quelques films disent son éclectisme et son amour du grand écart. Citons enfin Zulu de Jérôme Salle qui fut projeté en Clôture du Festival 2013.
Sa filmographie d’acteur est bientôt rejointe par une œuvre de réalisateur et de producteur : Forest Whitaker signe 4 longs métrages (Strapped, Où sont les hommes?, Ainsi va la vie, Des étoiles plein les yeux) et produit notamment le bouleversant Fruitvale Station, premier film de Ryan Coogler présenté à Un Certain Regard, l’euphorisant Dope ou plus récemment Les chansons que mes frères m’ont apprises de Chloé Zhao.
Mais ce brillant parcours artistique ne saurait résumer à lui seul Forest Whitaker. Car, à ses yeux, être une star de cinéma ne suffit pas et sa carrière résonne fortement avec ses engagements humanitaires.
En 2012, l’artiste fonde la Whitaker Peace & Development Initiative (WPDI), une ONG qui opère en Ouganda, au Soudan du Sud, au Mexique, en Afrique du Sud, au Cameroun, Tchad et Gabon et même à Los Angeles. Œuvrant à la paix et à la résilience économique dans des territoires marqués par le conflit armé et la violence, WPDI a, en 10 ans, touché plus d’un million et demi de personnes, grâce à un réseau comptant plus de 2,500 jeunes leaders et 14 centres d’apprentissage. Envoyé spécial de l'Unesco pour la Paix et la Réconciliation, Forest Whitaker est membre du groupe de plaidoyer pour les Objectifs de Développement Durable auprès des Nations Unies.
Le Soudan du Sud est le plus jeune État au monde, en guerre avec lui-même, avec plus de 350 000 personnes tuées depuis sa création en 2011. Pourtant, à travers cette obscurité et ces conflits à répétition, un espoir luit : la détermination de jeunes, femmes et hommes, qui refusent de renoncer à la Paix. Gatjang, un arbitre dans un camp de déplacés de Juba, utilise le sport pour transmettre une culture de la paix aux enfants et aux jeunes de tribus qu’oppose une hostilité tenace. Nandege, une jeune mère, réussit à s’imposer contre toute attente en médiatrice talentueuse dans le règlement d’un conflit meurtrier qui oppose les communautés de la vallée de Kidepo depuis des générations. À travers leurs histoires, nous prenons conscience des chemins offerts à notre Humanité ainsi qu'à leur résonance.
Un film de Christophe Castagne et Thomas Sametin
Montage : Julien Lecat et Matthieu Bretaud
Avec Nandege Magdalena Lokoro et Gatjang Dagor
Produit par The Whitaker Peace & Development Initiative, Significant Productions et R2