Interview avec Dinara Droukarova

Dinara Droukarova

La comédienne russe Dinara Droukarova, qui partage son temps entre la France et son pays d’origine, est cette année au Festival de Cannes en tant que membre du Jury des courts métrages et de la Cinéfondation.


Vous êtes venu plusieurs fois à Cannes, quels souvenirs en gardez-vous ?

La première fois que je suis venue, j’avais 17 ans, et tout me paraissait immense, magnifique. Quelques années plus tard, je suis revenue avec le film de Balabanov et en fait c’est tout petit, c’est juste une croisette, un palais… C’est incroyable cet endroit qui vit pendant 2 semaines de folie. Ce dont je me souviens aussi, c’est d’être partie juste après la clôture une fois, et c’était triste, on commençait à arracher les affiches, la fête était finie, les rideaux se sont fermés !

Mais à Cannes, ce sont surtout des projections qui marquent. Je me souviens lors de la projection de Khroustaliov ma voiture, des gens qui partaient par rangs entiers, alors que c’était un film sublime, ça c’est violent. J’ai assisté aussi à la projection d’un Prophète l’an dernier avec un ami à moi Reda Kateb, qui est dans le film. C’était très émouvant,  il y a eu une « standing ovation » pendant 20 minutes, Tarantino était en pleurs juste à côté. Cannes, c’est tout ça en fait.

Vous êtes aujourd’hui membre du Jury des courts métrages et de la Cinéfondation : comment abordez-vous cette expérience ?

C’est dingue ! Je me dis que c’est assez incroyable. J’ai commencé toute petite en Russie avec Vitali Kanevski, ensuite après mon parcours dans le cinéma, là, j’ai l’honneur d’être dans le jury, c’est un cadeau.  Je vais voir plein de films, rencontrer des gens incroyables avec lesquels on va parler de cinéma… J’adore ça !

Quelle est votre vision du court métrage ?

Je pense que c’est formidable de raconter dans un court instant une histoire qui va te rester, t’émouvoir. Je trouve que c’est un exercice très difficile.  En même temps, c’est là qu’on voit déjà le talent, et c’est magique.

Que pensez-vous des différentes actions de la Cinéfondation ?

C’est un formidable soutien. Où est ce qu’on a ça ? Nulle part. La France est formidable pour ça, c’est un pays qui défend les artistes, les aide et les soutient. En Russie, on est loin de ça. C’est génial de donner la possibilité d’aider les jeunes réalisateurs.

En tant que comédienne, que représentent les courts métrages pour vous ?

C’est une rencontre avec un réalisateur ou une réalisatrice qui peut se prolonger. J’ai déjà fait quelques courts métrages, et j’en ferais encore si c’est un défi, quelque chose d’intense. Quand je reçois un bon scénario, je dis oui évidemment ! Comme le court métrage de Léa Fehner qu’on a tourné ensemble avant le long métrage Qu’un seul tienne et les autres suivront.

Propos recueillis E.B.