Compétition : « L’Homme de Londres » de Béla Tarr

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Venu au Festival de Cannes en 2000 pour présenter en Section parallèle Les Harmonies de Werckmeister, le réalisateur hongrois Béla Tarr concourt cette
année pour la Palme d’Or avec son nouveau long-métrage intitulé L’Homme de Londres. Cette adaptation du roman homonyme de Georges Simenon raconte
comment, en devenant le témoin d’un meurtre, un homme solitaire, joué par l’acteur Miroslav Krobot, voit sa vie basculer. Le voilà confronté au
péché, à la morale, au châtiment, écartelé à la frontière de l’innocence et de la complicité. Et cet état de scepticisme
l’entraîne sur le chemin de la réflexion, sur la signification de la vie et du sens de l’existence.

Egalement interprété par Tilda Swinton, le film touche à cet indestructible désir des hommes pour la vie, la liberté, le bonheur, les illusions jamais
réalisées, à ces riens qui nous apportent l’énergie, pour continuer à vivre, à s’endormir, à s’éveiller, jour
après jour. L’histoire de Maloin est la nôtre, celle de tous ceux qui doutent et qui peuvent encore s’interroger sur leur pâle existence. « Si je devais
répondre à la question de savoir pourquoi j’ai aimé et choisi cette histoire,
déclare Béla Tarr, la réponse la plus adéquate
serait, je crois, que c’est parce qu’elle traite à la fois de l’aspect universel et quotidien de la vie. Cette œuvre est à la fois cosmique et
réaliste, divine et humaine ; pour moi, elle englobe la totalité de l’homme et de la nature tout comme leur banalité. »

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