Conférence de presse : « La Nuit nous Appartient »

Conf Gray © AFP

A l’occasion de la présentation en Compétition de La Nuit nous Appartient, James Gray et les comédiens du film se sont prêtés au jeu des
questions-réponses avec les journalistes. Etaient présents lors de la conférence de presse : le réalisateur James Gray, les acteurs Joaquin Phoenix et Robert Duvall,
l’actrice Eva Mendes et les producteurs Mark Butan et Nick Wechsler. Morceaux choisis.

James Gray sur le travail avec Joaquin Phoenix : « Vous devez comprendre que travailler avec Joaquin (Phoenix) revient à rendre visite au Marquis de Sade. Une expérience
très enrichissante. C’est quelque chose entre « Alice au Pays des Merveilles » et « Salo » de Pasolini. Joaquin est un grand artiste mais également un homme dont
l’attention est difficile à capter. »

Eva Mendes sur le travail avec ses partenaires : « Je n’ai malheureusement que quelques scènes avec Mr. Duvall, et je souhaite avoir l’occasion de travailler
à nouveau avec lui. Je suis une grande fan. Qui ne l’est pas d’ailleurs ? Je pense que Joaquin est le meilleur acteur de ma génération. Je le respecte
profondément… Si je pouvais un jour tourner à nouveau avec James (Gray) et Joaquin, je serais comblée. »

James Gray sur la cohérence de son œuvre : « Si vous êtes chanceux, vous refaites le même film encore et encore. Dans mon œuvre, vous trouvez une
certaine progression, je travaille les mêmes thèmes, dont la relation père-fils et la relation entre frères. Lorsque vous réalisez un film, vous faites en
sorte que le public en ressorte marqué émotionnellement. Pour moi, le seul moyen d’y parvenir, c’est d’introduire quelque chose de personnel dans un genre. Donc
si vous refaites le même film encore et encore, je pense que c’est une bonne chose. Pas littéralement le film, bien sûr. Mais du point de vue émotionnel, il faut
qu’il y ait une progression d’un film à l’autre. Personnellement, je pense que c’est la meilleure façon d’agir. Par exemple, mon cinéaste
préféré est Fellini. Et quelle est la différence entre Les Vitelloni et Amarcord, qui ont été réalisés avec vingt ans
d’écart ? »

James Gray sur le financement du film : « Réaliser un film est toujours complexe. Vous connaissez ces soirées où vous vous retrouvez avec des amis sans avoir
décidé dans quel restaurant vous alliez manger ? Vous hésitez, vous allez ici, puis là… Vous n’arrivez finalement pas à vous décider.
Imaginez maintenant deux cents personnes qui doivent s’accorder sur un projet qui coûte une somme d’argent faramineuse. De plus, je voulais un film au budget
conséquent, car j’aime autant creuser les sentiments des personnages que réaliser des scènes spectaculaires. Et pour cela, il fallait des moyens importants, et
réunir les fonds nécessaires prend beaucoup de temps. »

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