Conférence de presse : « Le Scaphandre et le Papillon »

Conf Scaphandre2 © AFP

Toute équipe du Scaphandre et le Papillon s’est réunie en salle de presse pour répondre aux questions des journalistes. Le réalisateur Julian
Schnabel, les acteurs Mathieu Amalric, Emmanuelle Seigner, Marina Hands, Marie-Josée Croze, Anne Consigny et Olatz Lopez Garmendia, ainsi que les producteurs Kathleen Kennedy et Jon Kilik
ont expliqué successivement leurs intentions avec cette adaptation homonyme du roman de Jean-Dominique Bauby. Extraits rapportés.

Julian Schnabel sur le fait de tourner en France : « Jean-Dominique Bauby était un écrivain français qui vivait dans un hôpital français. Je voulais
restituer cette sensibilité française. Je n’avais pas envie de choisir des acteurs américains. Ils auraient jouer en anglais et on aurait dû sous-titrer le film
pour la France. C’aurait été ridicule. En outre, je n’aurais pas pu faire le film en dehors de l’hôpital de Berck, parce que les paysages,
l’ambiance, les infirmiers étaient essentiels à la crédibilité de l’adaptation. »

Mathieu Amalric sur le bien-fondé de cette adaptation : « Je me suis demandé comme peut-on faire un film de ce livre. (…) Après avoir rencontré
Julian Schnabel, j’ai senti immédiatement sa nécessité de le mettre en scène. Je me suis dit qu’on pouvait peut-être ne pas être des escrocs
en utilisant le malheur de quelqu’un. J’ai compris que c’était possible. Par ailleurs, j’ai vu comment Julian travaillait avec le texte ; le tournage
n’allait pas être le coloriage du scénario, on allait inventer. Réflexion faite, il ne fallait pas forcément être acteur sur ce film, juste des
êtres humains. »

Sur le plaisir d’interpréter leur rôle respectif :

Marie-Josée Croze : « Quand on a la chance de participer à une œuvre pareille, de travailler avec Julian, qui est aussi peintre, c’est énorme.
Personnellement, les rôles ne m’intéressent pas tant que ça. C’est l’idée de faire partie d’une œuvre qui véhicule des choses
avec lesquelles je suis en accord. Faire partie d’un film, c’est donner son avis sur le monde. C’est une sublime histoire, mise en scène par quelqu’un qui me
touche beaucoup. »

Marina Hands : « La rencontre avec Julian est profondément humaine, va tellement au-delà d’un personnage, des contours, d’un rôle. »

Anne Consigny : « J’ai interrogé la craie Claude pour savoir ce qu’elle avait ressenti avant de rencontrer Jean-Dominique Bauby pour la première fois. Elle
m’a répondu qu’elle n’avait pas eu le tract, juste le sentiment que sa place était là-bas, qu’on l’attendait. Quand j’ai lu le
scénario, j’ai eu l’impression que c’était ma place aussi, comme elle. »

Mathieu Amalric sur la difficulté de son rôle : « La voix était quelque chose d’incroyable. L’incarnation pour moi passait par la voix. Mon corps
passait par elle. J’imagine que pour tous les autres acteurs, ça dû être terriblement difficile. Quand je les voyais jouer avec un objectif de caméra
extrêmement froid… Je ne pouvais pas les aider, je ne pouvais pas être là. Je me suis fait la réflexion suivante : « on vit deux films très différent ».
Ca m’aidé au début du tournage à être dans un sentiment de solitude. (…) Et je me suis rendu compte qu’on a un pouvoir immense dans le silence.
»

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