Conférence de presse : « Secret Sunshine »

MM Secret © AFP

Lors de la conférence de presse prévue pour la présentation en Compétition de Secret Sunshine, les comédiens Jeon Do-yeon et Song Kang-ho
étaient aux côtés du réalisateur Lee Chang-dong pour répondre aux questions des journalistes. Extraits choisis.

Lee Chang-dong sur la ville de Milyan : « Milyan est une ville coréenne typique. C’est un endroit ordinaire. Ce joli nom signifie « ensoleillement secret ».
Je me suis toujours demandé pourquoi une ville si banale avait un nom si poétique. L’idée derrière cela, c’est qu’il peut y avoir une certaine
recherche métaphysique dans une vie tout à fait ordinaire. »

Lee Chang-dong sur la religion : « Ce n’est pas un film sur la religion, c’est un film sur les hommes, qu’ils soient croyants ou non (…) Par rapport au fait
que j’ai choisi la religion chrétienne, je dirai tout d’abord qu’en Corée, il y a énormément de Chrétiens. Et puis, plus que dans
d’autres religions, les thèmes du pardon, de la réconciliation sont très forts dans la religion chrétienne, qui cherche à apporter des réponses
à la souffrance humaine. »

Jeon Do-yeon sur son travail d’actrice : « Je ne me suis pas préparée pour le rôle, car c’était des sentiments que je n’éprouvais
pas et que je ne pouvais même pas imaginer. J’ai donc suivi le parcours de Shin-ae tout au long des événements qu’elle a subis (…) Secret
Sunshine
est mon dixième film, mais j’ai l’impression d’être redevenue une débutante, car il a redonné beaucoup d’énergie.
»

Song Kang-ho sur son rôle : « Je ne me suis pas inspiré d’un modèle pour mon personnage. Mais c’est un genre d’individu qu’on rencontre
fréquemment en Corée, c’est pourquoi j’étais à l’aise pour le jouer. »

Lee Chang-dong sur la présence de deux films coréens en Compétition (Souffle et Secret Sunshine) : « Je ne crois pas qu’il
y ait de lien entre le nombre de films en Compétition dans un festival et la reconnaissance d’une cinématographie. Avant d’avoir une nationalité, un film est le
travail d’une équipe, d’un esprit créatif particulier. Mais c’est vrai que cela permet d’attirer l’attention sur le cinéma coréen, et
j’espère que cela va lui donner une nouvelle énergie. »

Lee Chang-dong sur le début et la fin du film : « J’ai choisi de commencer le film par un plan sur le ciel et de le terminer par un plan sur une parcelle de terre
quelconque, et même assez sale. Ce que j’ai simplement voulu dire par là, c’est que le sens de la vie ne se trouvait pas dans le ciel mais sur la Terre. »

Lee Chang-dong sur la violence : « De manière générale, le cinéma est de plus en plus violent. La particularité du cinéma coréen, par
rapport au cinéma américain par exemple, c’est qu’on a une approche beaucoup plus réaliste, beaucoup plus crue. Par exemple, les cinéastes coréens
ne vont pas montrer des personnages de serial killers séduisants. »

Photo Copyright AFP