Conférence de presse : « Tehilim »

Conf Nadjari2 © AFP

Raphaël Nadjari, dont le film Tehilim est présenté en Compétition aujourd’hui, répondait ce dimanche après-midi aux questions des
journalistes lors de la traditionnelle conférence de presse. Il était accompagné des acteurs Michael Moshonov, Limor Goldstein et Yonathan Alster, ainsi que des producteurs
Geoffroy Grison et Marek Rozenbaum. Extraits choisis.

Raphaël Nadjari sur les questions que pose le film : « Faut-il croire ou non, prier ou non, être religieux ou non ? Nous posons ces questions mais nous ne fournissons pas
de réponse. Cependant, deux éléments ont émergé à la fin du processus de tournage. D’abord, personne ne détient la vérité,
la vérité se trouve entre les gens. Ensuite, face au sentiment de perte, qui concerne beaucoup de gens, ce qui est nécessaire, c’est de trouver l’espoir.

»

Raphaël Nadjari sur l’articulation entre l’intime et l’universel : « On doit pouvoir se poser des questions autrement qu’à travers les
événements d’actualité. Je préfère avoir une approche plus intime pour aboutir à une vision globale. Il faut se mettre à distance de
l’idéologie pour parvenir à une certaine compréhension.
»

Michael Moshonov sur l’aventure du tournage : « Ce film a été une grande aventure et une belle expérience. Je n’avais jamais travaillé sur ce
type de fllm, avec beaucoup d’improvisation. Lorsque je suis arrivé à Tel-Aviv et que le tournage a commencé, j’étais dans un état de choc.
J’avais moi-même un lien très profond avec mon père. Lorsque mon personnage perd son père, il perd tout, ce qui le force à devenir un homme. Chacun des
personnages du film est dans cette recherche du père.
»

Limor Goldstein sur le sujet du film : « C’est l’histoire d’une perte. Comment faire face à soi-même, à ses émotions après une
telle perte ? Comment survivre et faire survivre sa famille ?
»

Raphaël Nadjari sur le travail avec les acteurs : « Avec les comédiens, nous formions un groupe démantibulé, très organique. Il a fallu gérer
une matière en marche, qui se défait et se reconstruit en permanence. Chacun des acteurs avait une démarche à la fois autonome et organique, intégrée
à l’ensemble. C’était un travail collaboratif.

Sur les raisons de la disparition du père :
Michael Moshonov : « J’ai toujours pensé qu’il avait peut-être fui pour nous
fuir. Il y a cette idée qu’il ait pu nous avoir abandonnés, mais en même temps on est en Israël et il a très bien pu être enlevé. Plus on y
réfléchit, plus des idées nouvelles nous viennent. »

Raphaël Nadjari : « Chaque personnage a sa propre idée de ce qui a pu arriver au père. Ce qui est sûr, c’est que quelque chose s’est produit
et l’a conduit à fuir. C’est ça qui est intéressant. Chaque personnage tente de reconstruire cette histoire à sa façon. Le but du film est
d’aboutir à de multiples interprétations possibles, que chacun puisse y mettre de lui-même. C’est pour cela que nous avons laissé des espaces vides
à l’écran. »

Raphaël Nadjari sur les langues de tournage : « Selon moi, le cinéma a été fait pour percer les frontières : Charlie Chaplin avait l’air
d’un Européen perdu, ça ne l’a pas empêché d’être un héros au Japon. Peut-être que si dans les films d’aujourd’hui on
parlait dans toutes les langues, ce serait une façon de revenir au cinéma muet… »

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