Conférence de presse : « Triangle »

Conf Triangle © AFP

Toute l’équipe de Triangle s’est réunie aujourd’hui en salle de conférence de presse pour répondre aux questions des journalistes. Etaient
présents les trois réalisateurs Tsui Hark, Ringo Lam et Johnnie To ainsi que les acteurs Sun Hong Lei, Louis Koo et Simon Yam. Extraits choisis.

Sur le concept du cadavre exquis :
Tsui Hark : « Nous sommes amis de longue date. On peut comparer Triangle à un repas dont les différents plats ont été préparés
par trois cuisiniers. Je me souviens de retrouvailles qui ont duré six heures. Durant tout ce temps, nous nous sommes rendus compte que les opinions étaient certes très
différentes, mais que le plaisir de se revoir était intact. Chacun avait vu tous les films des autres, et nous étions toujours admiratifs. Cette fois-ci, se réunir
pour faire ensemble ce film fut difficile. Mais, on a beaucoup ri lors des réunions, et on a vraiment été heureux de le faire. »
Ringo Lam : « Trois
réalisateurs ensemble pour réaliser un seul film, une même histoire…. Au début, j’étais très curieux de savoir comment on allait développer
cette histoire, qui repose principalement sur les personnages. Je n’avais aucune information sur leur personnalité, ce n’était pas clair du tout. Mais après avoir
réalisé ma partie (celle du milieu), j’étais devenu très curieux à l’idée de voir comment évolueraient les personnages. C’est
dans ce grand flou que j’ai fait ce film. C’était une expérience heureuse. »
Johnnie To : « Bien sûr, lorsque trois réalisateurs
travaillent ensemble, le plus grand problème concerne la création. J’étais heureux d’avoir accepté ce projet, c’était un très grand
défi. Personne ne savait exactement ce que faisait ou ferait l’autre. (…) A mon avis, ce n’est pas la meilleure méthode pour créer un film, parce
qu’il manque une unité à l’ensemble. C’était cependant une expérience riche. »

Sur l’unité stylistique des trois parties :
Tsui Hark : « Il faut beaucoup de temps pour digérer ce résultat. A mes yeux, l’essentiel n’est pas de trouver un style commun. Pour moi, l’essentiel
repose sur ce que représente chaque personnage dans nos univers respectifs. (…) Il s’agit en fait de trois points de vue différents pour raconter une histoire
spéciale. Si je regarde une nouvelle fois ce film, je décèlerai peut-être un autre point de vue. C’est curieux et intéressant à mon sens.
»

Ringo Lam : « Quand j’ai commencé à faire ce film, on était d’accord pour ne pas intervenir dans le travail des deux autres. Chacun donc peaufinait son
propre style ; il n’y avait pas de sacrifice à ce niveau de la création. Je suis donc très curieux de voir comment le public va apprécier les trois parties, et
s’il va pouvoir identifier les auteurs des trois segments. »
Johnnie To : « Dans la mesure où j’ai réalisé la dernière partie,
j’ai pris mon temps pour voir les deux précédentes. La force de Triangle – c’est aussi mon thème personnel – repose sur le rôle de
Dieu dans cette aventure. C’est le destin qui contrôle tout, à l’image d’un cinéaste qui peut absolument tout faire pour développer son histoire.
Ainsi, on peut manipuler à sa guise le film au niveau des émotions et des thèmes. »

Sur la difficulté d’être dirigé par trois réalisateurs différents :
Simon Yam : « La tolérance est très importante. Avec ce genre de projet, c’est très important. J’ai eu l’impression de travailler sans trop en
comprendre le sens. Très souvent, nous avons travaillé dix-huit heures voire vingt heures… C’est donc avec cette attitude de tolérance que j’ai
abordé ce défi. »
Louis Koo : « C’est justement l’aspect qui m’a beaucoup plu : travailler avec trois réalisateurs aux styles
très différents. (…) Comme les réalisateurs ne disposaient pas de scénario, c’était aux acteurs de leur raconter l’évolution des
personnages. »
Sun Hong Lei : « A Hong Kong, il y a quatre grands réalisateurs ; il y en a trois devant vous aujourd’hui. J’ai essayé de bien
préparer mon rôle car c’était un grand défi. Il faut travailler sérieusement avec chacun des réalisateurs, c’est tout. »

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