Conférence de presse : « Zodiac »

Conf Zodiac © AFP

A l’occasion de la présentation en Compétition du long-métrage Zodiac, une partie de l’équipe du film était réunie pour se prêter
au jeu des questions-réponses avec les journalistes lors d’une conférence de presse. Etaient présents : le réalisateur David Fincher, l’actrice Chloë
Sevigny, les acteurs Jake Gyllenhaal et Mark Ruffalo, le producteur et scénariste Jamie Vanderbilt, ainsi que les producteurs Brad Fischer, Mike Medavoy et Arnold Messer. Extraits
choisis.

David Fincher sur sa motivation à refaire un film sur un tueur en série : « Après Seven, je ne voulais plus aborder ce genre. Mais mon agent
m’a appelé et m’a dit que je devais tout de même lire un livre, celui de Robert Graysmith sur le Zodiac. C’est un roman extraordinaire, cette affaire va à
l’encontre des règles. Je me souviens,, quand j’étais enfant, de la peur régnant autour du Zodiac, des voitures de police qui circulaient près des bus
scolaires. Zodiac possède un aspect politique bien plus intéressant que Seven. (…) Ce n’est pas un film sur un tueur en série,
mais un film sur un fait divers. L’esprit y est la recherche de vérité, d’une logique à travers le chaos. »

Jake Gyllenhaall sur son rôle : « David Fincher ma dit que dans le film, j’étais d’abord comme un extra, comme un figurant. Puis que dans la seconde partie de
l’histoire, je devenais l’un des personnages principaux. J’ai trouvé cette évolution particulièrement intéressante. »

David Fincher sur l’évocation des années 70 : « Nous ne voulions pas d’un pastiche des années 70, avec des pattes, des grosses cravates. Nous ne
voulions pas nous focaliser sur les clichés du San Francisco de l’époque, mais sur des personnes venant des années 60, certains même des années 50.
(…) Nous ne voulions pas faire du « Starsky & Hutch », nous concentrer sur des détails. »

David Fincher sur la densité du matériau d’origine : « Nous avions beaucoup de données, il fallait les aménager. Ce qui est important, c’est ce
que disent les gens, ce sont leurs mots. Il fallait compiler ces fragments d’informations, ne pas faire de fioritures. Adopter un style rigoureux, serré, se concentrer sur la
manière dont les personnages interagissent. »

Jake Gyllenhall sur sa collaboration avec Robert Downey Jr. : « Travailler avec lui, c’est être dans la 8e dimension. Un acteur typique doit faire 25 choix en une minute. Je
crois que lui en fait 500 ou 600 ! J’appelle cela du génie. Il a sans cesse des idées, il insuffle toujours du rythme, c’est comme jouer avec un musicien de jazz. Il est
dans un monde d’émotions pures. »

Mark Ruffalo sur sa rencontre avec David Toschi : « J’ai passé deux jours avec lui à San Francisco. Il a été très clair avec moi : il avait
beaucoup de réticences sur le film, sa femme n’était pas d’accord non plus. Je lui ai dit que je le respectais énormément et que je voulais être le
plus juste et honnête possible en l’incarnant, que David Fincher allait également dans ce sens. J’ai gagné sa confiance, j’ai travaillé sur sa
façon de parler, de bouger. Aujourd’hui, je suis toujours en contact avec lui. »

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