Compétition : « Adoration » d’Atom Egoyan

La présentation en Compétition de Adoration marque le retour d’Atom Egoyan au Festival de Cannes. Membre du Jury Sélection Officielle en 1996 et récompensé du Grand Prix pour De Beaux Lendemains en 1997, le réalisateur canadien d’origine arménienne était également venu sur la Croisette pour la sélection en Compétition de Exotica en 1994, du Voyage de Felicia en 1999 et de La Vérité Nue en 2005. Dans Adoration, Simon, un adolescent interprété par Devon Bostick, réinvente sa vie sur Internet. Son histoire entraîne de vives réactions à travers le monde. Mais le regard d’autrui pourra-t-il l’aider à faire la paix avec lui-même ?

Ce douzième long-métrage d’Atom Egoyan développe des thèmes déjà présents dans plusieurs de ses films : les différences entre l’apparence et la réalité, la nature subjective de la vérité, une structure narrative fragmentée, des points de vue multiples, des personnages complexes et les liens souterrains qui composent une famille. Ici, il se penche plus exactement sur la nature de notre relation aux médias, à la technologie et leurs effets sur la construction de notre identité, de notre intimité.

L’une des sources d’inspiration de Adoration est la lecture d’un article au sujet d’un fait divers survenu en 1986. On y parlait d’un Jordanien qui avait envoyé sa petite amie irlandaise enceinte en voyage sur un vol de la compagnie El Al, avec une bombe dans son bagage à main, dont elle ignorait l’existence jusqu’à ce que les services de sécurité la découvrent. « Cette histoire m’a frappé, parce que c’était l’un des premiers exemples de l’extrémisme qu’un acte terroriste peut engendrer, confie le cinéaste. Cela montre aussi comment une personne peut abuser un proche : non seulement sa fiancée, mais aussi son enfant à naître. J’ai pensé à cet enfant et aux conséquences que pouvait avoir le fait de grandir en sachant ce que son père avait fait. »