Conférence de presse : « Le Bon, La Brute, Le Cinglé »

Toute l’équipe du film Le Bon, La Brute, Le Cinglé, présenté Hors Compétition, s’est réunie en salle de conférence de presse pour répondre aux questions des journalistes. Etaient présents le réalisateur Kim Jee-woon et les acteurs Jung Woo-sung, Lee Byung-hun et Song Kang-ho. Morceaux choisis.

Kim Jee-woon sur ses références en matière de western :
"J’aime beaucoup les grands classiques comme Le Train sifflera trois fois, Duel à OK Corral, La Prisonnière du Désert, mais personnellement, je suis plus influencé par les westerns qui dégagent une grande force comme ceux de Sergio Leone. Dans les westerns hollywoodiens, il y a toujours une mise en avant des valeurs américaines, de la tradition. Dans les westerns spaghettis, je ressens un plaisir cinématographique beaucoup plus fort. Ne serait-ce que l’expression des personnages qui est nettement plus impressionnante. Attention, j’aime aussi les westerns américains plus récents. Dernièrement, certains films revisitaient l’histoire américaine qui avait été déformée ; je pense à La Horde Sauvage de Sam Peckinpah ou Impitoyable de Clint Eastwood. Mais ceux de Sergio Leone semblaient quand même vraiment plus cools."

Sur leur personnage respectif :
Lee Byung Hun :
"A la base, ce sont tous des personnages qui ont en eux des caractéristiques de bon, de brute et de cinglé ; tous ces éléments cohabitent. Mais le plus terrible des personnages, c’est celui qui est assis à côté de moi : c’est le réalisateur." (rires)
Jung Woo Sung :
"Effectivement, je suis censé être le bon dans l’histoire, mais je doute qu’il n’y ait que du bon dans ce personnage. Au contraire, il fait preuve d’un sang froid glacial. On ne peut pas être complètement manichéen en disant qu’il y a un bon, une brute et un cinglé dans le film. A mon sens, ce sont plutôt les événements, souvent hostiles, qui déterminent leurs réactions donc leur personnalité."

Kim Jee-woon sur les conditions de tournage :
"Nous avons tourné pendant près de cent jours en Chine. Ce fut très difficile, très mouvementé en raison des conditions climatiques. Il faisait 40 degrés le matin alors que les acteurs portaient des vêtements assez épais. C’est très dur d’exprimer ici notre souffrance par des mots. Il y a eu des tempêtes de sable… Sans oublier la différence de culture avec l’équipe de techniciens qui était chinoise. Il fallait parfois ajuster nos méthodes de travail même si, à ce niveau-là, ce fut très amical comme tournage. Tout le monde se sentait concerné."

Jung Woo-sung sur la figure masculine du western :
"Je suis un grand fan de Clint Eastwood et de ses westerns spaghettis. Mais aussi de la série des Trinita et des Django. J’ai toujours apprécié cette figure du cowboy solitaire avec son fusil marchant au loin. C’est très machiste avec cette force virile qui se dégage de ces personnages. Tout homme rêve un peu au fond de lui d’incarner ce type de héros. C’était amusant d’entrer dans la peau de personnages typiquement occidentaux. Je suis très curieux de connaître leurs réactions quand ils auront vu ce film."