Hors Compétition : « Le Bon, La Brute, Le Cinglé » de Kim Jee-woon

Présenté Hors Compétition, Le Bon, La Brute, Le Cinglé marque la deuxième venue du réalisateur coréen Kim Jee-woon au Festival de Cannes. Ce dernier avait été invité en 2005 pour montrer, toujours Hors Compétition, le film noir A Bittersweet Life. Avec ce nouveau long-métrage, il change radicalement de genre cinématographique et investit la Mandchourie des années 30.

« Ce sont toujours des moments de cinéma qui me donnent l’idée du film que je veux réaliser, raconte-t-il. Dans les westerns, c’est le vent du nord qui souffle dans le désert, l’homme au fusil qui marche seul, la détonation soudaine d’une arme… Ces clichés récurrents me séduisent à chaque fois. Après A Bittersweet Life, j’ai voyagé et découvert les étendues et le ciel infini de la Mandchourie. Lors de l’occupation japonaise dans les années trente, la Mandchourie était sûrement un espace à exploiter, pour ceux qui n’avaient d’autre choix que de quitter leur pays d’origine. »

Comme son titre l’indique, l’intrigue s’articule autour de trois personnes : Le Cinglé qui vole une carte au trésor à un haut dignitaire japonais ; La Brute, tueur à gages réputé, qui est payé pour la récupérer ; et Le Bon, qui veut en retrouver le détenteur pour empocher la prime. Un seul parviendra à ses fins, s’il réussit à anéantir l’armée japonaise, les voyous chinois, les gangsters coréens… et ses deux adversaires.

Pour Kim Jee-woon, « ce film raconte l’histoire de trois hommes qui portent dans leur cœur leur pays natal, mais dont l’instinct les pousse jusqu’au bout du désert. Je ne veux pas que mes héros soient catalogués comme Le Bon, La Brute et Le Cinglé, car les personnages changent au gré des situations. Tous peuvent être tour à tour bons, brutes ou cinglés. La Mandchourie de cette époque, terrain de rivalité des grandes puissances, était composée de diverses cultures qui cohabitaient tant bien que mal dans ce chaos. La loi du plus fort y régnait. Dans cet environnement hostile, je me suis amusé à casser les codes du western. Je souhaite maintenant partager le plaisir de voir les courses-poursuites entre ces trois hommes qui courent après leur rêve. »