« Carte des sons de Tokyo » en Compétition

La réalisatrice espagnole Isabel Coixet présente, en Compétition, "Carte des sons de Tokyo".

Présenté en Compétition, Carte des sons de Tokyo d’Isabel Coixet évoque une histoire d’amour et vengeance dans la mégalopole tokyoïte. La réalisatrice espagnole se souvient de la genèse de son film : "Les films, comme les mélodies ou les poèmes, naissent de rencontres étranges, d’associations souvent incongrues mais toujours magiques. Dans le cas de Carte des sons de Tokyo, l’histoire m’est apparue à la Halle à Marée de Tsukiji à Tokyo. Je pense que l’odeur du thon frais, des algues et des huîtres, les cris des vendeurs, le fracas du va-et-vient des milliers de caisses et la lumière particulière des lampes fluorescentes à quatre heures du matin ont beaucoup joué. Ou le visage pierreux d’une jeune fille qui manipulait adroitement un tuyau d’arrosage et qui refusa énergiquement, avec une détermination peu habituelle au Japon, que je la prenne en photo. (…)

J’ai su que j’allais raconter l’histoire d’une femme ayant une double vie: une femme dure, solitaire, mystérieuse, blessée, qui travaille à la Halle à Marée, nettoyant et transportant des caisses et qui, occasionnellement, est engagée comme tueuse à gages. Et l’histoire d’un homme, obsédé par les sons, qui aime cette femme en silence et qui sait que la seule chose qu’il va obtenir d’elle est le bruit de sa respiration, celui de ses talons dans une ruelle solitaire et ses conversations et rencontres avec un homme d’origine espagnole par qui elle est attirée et qui va remettre en question la vie solitaire qu’elle a menée jusqu’à présent. À cette première idée s’est greffée l’histoire d’un homme qui ne peut pas supporter la perte de sa fille et qui cherche à se venger aveuglément. Une vengeance qui sera tragique.

Carte des sons de Tokyo est né ainsi. Et il y aussi ma fascination pour la culture japonaise contemporaine, l’atmosphère des romans de Haruki Murakami et Banana Yoshimoto, ma dépendance reconnue au wasabi et la vibration presque matérielle que la ville de Tokyo produit pendant la nuit: un mélange d’impatience, mystère, ombre et tendresse qui laisse une trace indélébile."

En 2005, Isabel Coixet fait partie – aux côtés entre autres de Gus Van Sant, Coen – des 18 cinéastes internationaux choisis pour le projet collectif Paris, Je T’aime où chaque metteur en scène explore un arrondissement de la ville de Paris.

 

La Conférence de Presse