« Ne te retourne pas » présenté Hors Compétition

Marina de Van vient pour la première fois à Cannes avec "Ne te retourne pas", son deuxième long-métrage.

Après un premier film très remarqué Dans ma peau (2002), la réalisatrice Marina de Van vient présenter aux festivaliers Ne te retourne pas, quête identitaire servie par Monica Belluci et Sophie Marceau. Les deux actrices françaises se livrent en effet à un chassé-croisé, un jeu de faux-semblants où les apparences sont dangereusement trompeuses.
Alors qu’elle est plongée dans l’écriture de son roman, Jeanne perçoit des changements mystérieux autour d’elle, et voit son corps se transformer… Son entourage ne semble pourtant rien remarquer.

"J’avais envie de traiter la peur d’être démasquée, explique Marina de Van. Cette angoisse que ce qu’on a de plus familier nous devienne un jour étranger, se révèle autre – y compris soi-même. Jeanne voit se transformer peu à peu tout ce qui constitue son environnement. Son expérience commence par des choses aussi prosaïques que le changement de position de la table de la cuisine, ou la variation de la couleur d’un oeil. Et puis, de petites variations en petites variations, c’est toute la réalité qui se "démasque". Tout bascule dans l’inconnu – avec son propre visage, qui se déforme et s’altère avant de devenir autre. Ces étapes m’intéressaient d’ailleurs particulièrement : ce moment où elle accueille en soi l’étranger, sans y succomber – comme si deux visages luttaient en un, pour s’imposer."

Pour Dans ma peau, qui évoquait très frontalement l’automutilation, Marina de Van portait la double casquette de réalisatrice et d’actrice. C’est donc non sans une certaine appréhension qu’elle a envisagé sa collaboration avec deux comédiennes du statut de Monica Belluci et Sophie Marceau. "Je n’ai pas tellement d’expérience de direction d’acteur, explique-t-elle. Je me suis surtout dirigée moi-même ! Alors je me demandais si je serais capable de diriger des femmes de ce niveau d’expérience et de notoriété, si j’aurais l’autorité pour, assez de légitimité à leurs yeux. Et si je saurais trouver les mots. Mais j’ai tout de suite senti un respect, une écoute, chez mes deux actrices, qui m’ont mise en sécurité. Ça me fascinait de les voir aussi attentives et réceptives. Elles semblaient me faire une confiance absolue ! Je me sentais ainsi une très grande liberté. Tout en étant très impliquées, elles n’étaient pas dans le contrôle, ne jugeaient pas mes choix, elles proposaient sans jamais rien refuser de mes propres désirs et demandes. Je n’ai jamais travaillé avec des actrices aussi faciles de caractère."

 

La Conférence de Presse