Un Certain Regard : « Les Contes de l’Age d’Or »

Cristian Mungiu présente dans la Sélection Un Certain Regard "Les Contes de l'Age d'Or", réalisé par un collectif roumain.

Présenté dans la Sélection Un Certain Regard, Les Contes de l’Age d’Or marque le retour au Festival de Cannes de Cristian Mungiu, deux ans après sa Palme d’Or pour 4 mois, 3 semaines et 2 jours. Considéré comme le chef de file du cinéma roumain, il revient accompagné d’un collectif de réalisateurs pour délivrer cinq histoires courtes sur les quinze dernières années du régime de Ceausescu.

"Elles ont été les pires de l’histoire de la Roumanie, raconte Cristian Mungiu. Et, pourtant, la propagande officielle de cette époque l’avait nommée l’Age d’Or. Le film offre le portrait d’une nation qui tente de survivre au jour le jour face à la logique implacable d’une dictature, révélant au passage les aspects comiques d’un système politique qui se prend trop au sérieux.".
Dans ces Contes de l’Age d’Or, il est donc question des visites officielles du dictateur dans les villages, de l’importance de son chapeau, d’un chauffeur livreur dépossédé de son camion, d’un cochon que l’on doit gazer et d’un trafic de bouteilles remplies d’air…

Cristian Mungiu se souvient de la genèse du projet : "Après l’une des projections de 4 mois, 3 semaines, 2 jours, un spectateur m’a dit qu’il avait le sentiment que nous étions de plus en plus de réalisateurs à faire des films pour les festivals plutôt que pour le public. Il m’a demandé si je pouvais faire quelque chose pour y remédier. J’ai alors décidé d’ouvrir ce projet à différents réalisateurs roumains, à condition qu’ils soient assez âgés pour avoir connu la période. J’ai choisi les histoires, écrit les scénarii, participé aux différents castings et montages, pour qu’à la fin ce soit bien un film cohérent, et pas une accumulation de points de vues. Mais chaque réalisateur gardait son libre-arbitre et son propre style." On retrouve ainsi dans ce collectif Hanno Höfer, Razvan Marculescu, Constantin Popescu et Ioana Uricaru.