Elio Petri face au pouvoir

Marcello Mastroianni © DR

Après Bernardo Bertolucci (Il Conformista) et Roberto Rossellini (La Macchina Ammazzacattivi), Elio Petri est le troisième réalisateur italien à faire cette année l’objet d’une projection à Cannes Classics. L’Assassino est une critique du pouvoir politique et policier de l’Italie des années 1960.

Marcello Mastroianni est Alfredo Martelli, un antiquaire malhonnête qui use et abuse de procédés peu scrupuleux pour s’enrichir et discréditer ses concurrents. Lorsque la police débarque chez lui un matin et l’arrête, il croît que les escroqueries qu’il a commis ont été découvertes. Mais les raisons qui le mènent au commissariat sont tout autres : Adalgisa, son ancienne maîtresse, vient s’être assassinée.

Réalisé en 1961, L’Assassino est le premier long-métrage d’Elio Petri, qui avait auparavant  signé deux courts-métrages (Nasce Un Campione, 1954 et I Sette Contadini, 1957). « Du moment que vous êtes face à l’autorité, vous êtes coupable, raconte Petri en 1974. Pour ce film, j’ai subi la censure. J’ai été contraint d’y apporter quatre-vingt-dix modifications« .

Prix du scénario pour A Ciascuno il Suo (1967), Grand Prix spécial du Jury pour Indagine su un cittadino al di Sopra di Ogni Sospetto (1970) et Grand Prix du Jury pour La classe Operaia va in Paradiso (1972), le cinéaste fut récompensé de nombreuses fois à Cannes.

Le film a été restauré par Gian Luca Farinelli, de la Cineteca di Bologna, et par le directeur du Museo Nazionale del Cinema di Torino Alberto Barbera, qui était membre du Jury des Longs-Métrages aux côtés de Tim Burton en 2010.

B.P.

Le film est projeté à 20h, Salle Buñuel.