Un désir lancinant

Alexandre Astruc

Avec la projection à Cannes Classics du Rideau cramoisi, Gilles Jacob souhaite rendre hommage à l’œuvre d’Alexandre Astruc. En 1948, le réalisateur devient célèbre avec un article publié dans L’écran français : « Naissance d’une nouvelle avant-garde : la caméra-stylo », qui influencera considérablement la Nouvelle Vague. Le Rideau cramoisi est un de ses premiers films.

Un jeune officier arrive dans la pension d’une famille bourgeoise où l’ennui et la rigueur sont de mise. La jeune et jolie Albertine (Anouk Aimée), fille des deux aubergistes,  lui prend la main un soir sous la table, tout en restant glaciale et distante devant les yeux de ses parents. Elle provoque chez lui un désir lancinant qui l’obsède.

Cette adaptation de la première nouvelle du recueil des Diaboliques de Barbey d’Aurevilly pose les questions du rapport du créateur à son œuvre, tout en développant une narration classique. Alexandre Astruc prétend rechercher les « manifestations visuelles de la psychologie des personnages ». Il choisit ainsi de les confronter à des moments de crise, soucieux de représenter la vérité des êtres en les confrontant à des situations de paroxysme. En 1952, le film a obtenu le prix Louis Delluc, dont Gilles Jacob est actuellement le Président.
 

N.S.

Le film sera projeté à 18h00, en salle du Soixantième, en présence du réalisateur et de l’actrice Anouk Aimée.