CANNES CLASSICS – Fedora, une vision acerbe du 7e art

Photo du film © DR

En 1978, Fedora été présenté en avant-première Hors Compétition à Cannes.  Rien de nouveau pour Billy Wilder, déjà récompensé d’un Grand Prix au Festival en 1946 pour Le Poison. William Holden et Marthe Keller prêtent leurs charismes à ce film noir. Pour la première de Fedora Remastered, l’actrice suisse nous a accordé une interview où elle revient sur le tournage éprouvant.

Barry Detweiler producteur américain indépendant apprend la mort de Fedora, actrice mythique retirée depuis plusieurs années sur une île grecque. Il se remémore ses derniers souvenirs d’elle : quelques semaines plus tôt, il s’était rendu dans son refuge pour la convaincre  d’un comeback dans le rôle d’Anna Karénine.

Si Marthe Keller se souvient peu de ce film, elle ne tarit pas d’éloges sur William Holden : "un ami magnifique, intelligent et délicat" et sur Billy Wilder un des plus grands réalisateurs avec qui elle a eu la chance de travailler.

Pourtant,  elle confie n’avoir comprise cette chance qu’après coup, tant le tournage était compliqué.  En cette fin 70’s,  la popularité de Wilder n’est plus ce qu’elle été, et le metteur en scène semble soucieux sur le plateau.  De plus, le cinéaste est de la vielle école et continue à tourner comme dans les années cinquante contre le vent de modernité, notamment amené par l’Actors Studio, qui flotte sur les studios hollywoodiens.

L’actrice explique : "A cette époque les studios régissaient tout : vêtement, coiffure. C’était : sois-belle et tais-toi. Certains ont accepté, d’autres ont tout quitté".
C’est justement le monde du spectacle et ses paillettes trompeuses que le cinéaste épingle dans Fedora. Une satire déjà amorcée vingt-huit ans plus tôt dans l’un de ses chefs-d’œuvre Boulevard du crépuscule.

Ce maitre incontesté de la comédie américaine –Certains l’aiment chaud ou La Garçonnière – montre dans Fedora une autre facette de son talent : celui d’un observateur engagé et critique de son milieu.

Lisa Revil

SEANCE
Dimanche 19 mai / Salle Buñuel  / 16h00
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