CANNES CLASSICS – Goha, la pépite de Jacques Baratier

Jacques Baratier © DR

Cinéaste rare de son vivant, Jacques Barratier est à l’honneur de Cannes Classics, qui projette une copie restaurée de son tout premier film, Goha. On y découvre un Omar Sharif à ses débuts devant la caméra, dans le rôle d’un jeune crédule qui rencontre un savant respecté de son voisinage. Il donne la réplique à Claudia Cardinale.

 

En 1950, Jacques Baratier fait de l’Afrique le lieu de son premier long-métrage, après avoir réalisé un peu plus d’une dizaine de courts-métrages. Le cinéaste affirme alors vouloir « pénétrer le monde arabe ». L’un de ses amis poète lui conseille la lecture du livre Goha le simple, d’Albert Adès et Albert Josipovici, publié en 1919. Le roman raconte l’histoire de Goha, sorte d’idiot du village, naïf et inculte, qui fait la rencontre de Taj El Ouloum, un sage aimé et estimé de tous dans le voisinage. Ensemble, ils se liguent contre tout ce qui se rattache à la raison.

 

Pour expliquer son choix d’adapter le roman au cinéma, Baratier dit avoir toujours été séduit par les « êtres naturels », non cultivés. Le projet est difficile à mener à son terme pour des raisons financières. Présenté à Cannes en 1957, Goha est aussi le second film de Claudia Cardinale, qui interprète la domestique de Taj El Ouloum, et le premier d’Omar Sharif, qui y apparaît sous le nom d’Omar Cherif. L’idée d’engager Sharif vient à Baratier après la découverte d’une photographie de l’acteur âgé de 22 ans dans un magazine.

 

Le film décroche le Prix du film international à l’issue du Festival de Cannes. Sa restauration a été réalisée à partir du négatif original par les Archives françaises du film du CNC, en collaboration avec Diane Baratier, la fille du cinéaste. Une restauration numérique du son (mono d’origine) a également été effectuée.

 

Benoit Pavan


SÉANCES

Mercredi 22 mai / Salle Buñuel / 16h30.

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