CANNES CLASSICS – Lucky Luciano, chronique d’un gangster influent

Francesco Rosi © DR

A 90 ans, quarante ans de carrière et vingt-huit films, Francesco Rosi présentera lui-même ce vendredi dans le cadre de Cannes Classics la projection d’une copie restaurée d’un des films qui a fait de lui l’un les plus célèbres pourvoyeurs d’un cinéma transalpin social et engagé : Lucky Luciano (1973).

L’Histoire ne dit pas combien de noms d’emprunt Charles Luciano, surnommé « Lucky Luciano » pour avoir survécu à un violent passage à tabac, a compté avant de trouver la mort, à Naples, le 26 janvier 1962. Né en 1897 en Sicile sous le nom de Salvatore Lucania, Charles Luciano a été l’un des plus grands criminels de son temps. En 1906, il émigre avec ses parents à New York, pour goûter au rêve américain. Davantage attiré par la rue que par l’école, il se livre très vite aux petits trafics et sa notoriété croit très vite. Son influence aussi. Il croise même le chemin d’Al Capone, figure mythique de la mafia italo-américaine de Chicago. A 46 ans, il est au sommet.

Le film revient sur les années qui ont précédé la mort du malfrat italo-américain, depuis sa sortie de prison après sa condamnation, à son exil forcé vers son pays d’origine et sa mort, à Naples, en 1962. Là-bas, il continua à gérer un trafic d’héroïne tentaculaire. Pour interpréter le rôle de ce gangster avide de pouvoir, Rosi a fait appel à Gian Maria Volonte. « Gian Maria réussissait à faire émerger toutes les ambiguïtés dont j’avais besoin pour définir la personnalité obscure de Lucky Luciano. Gian Maria était devenu Lucky Luciano« , dira Francesco Rosi.

La restauration du film, présenté en copie numérique 4k, a été entreprise par Martin Scorsese et la Film Foundation. Elle a été réalisée par la cinémathèque de Bologne au laboratoire L’immagine Ritrovata, en collaboration avec Cristaldi Film et Paramount Pictures.

Benoit Pavan


SÉANCES
Vendredi 24 mai / Salle Buñuel / 20h00.
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