COMPETITION – Le cinéma expérimental d’Arnaud des Pallières

Mads Mikkelsen et Hanne Jakobsen © AFP

Arnaud des Pallières vient présenter à Cannes son quatrième film, Michael Kohlhaas, fresque historique inspirée de la nouvelle d’Heinrich Von Kleist, avec Mads Mikkelsen dans le rôle-titre.

 

Michael Kohlhaas © DR

 

Dans les six films français en Compétition, celui d’Arnaud des Pallières fait figure d’outsider. Après quatre films hors-normes et un documentaire acerbe sur Disneyland, le cinéaste habitué au film-docu-ovni attise la curiosité grâce à ce projet romanesque.

 

L’adaptation de la nouvelle allemande conte la vengeance d’un vendeur de chevaux vivant dans les Cévennes du 16e siècle. Le commerçant dépossédé de ses biens va entamer une vendetta pour récupérer ce qui lui appartient.

 

L’armure de Kohlhaas, anti-héros sanguinaire, a été offerte à Mads Mikkelsen, acteur danois au sommet de la vague depuis son prix d’interprétation – La Chasse de Thomas Vinterberg – au 65e Festival de Cannes. Un an après sa consécration, le comédien est pour la première fois à l’affiche d’un film français, auprès d’Arnaud des Pallières, réalisateur aux projets singuliers, sortis tout droit d’un autre univers. 

 

En 1996, sa première réalisation Drancy Avenir, réflexion mémorielle sur la déportation des juifs, étonne par son montage expérimental désynchronisant le son et l’image. La phase de montage est pour lui une étape importante de création. Un montage qu’il explique effectuer seul, dans sa maison de province. Loin du simple assemblage de plans, cette étape technique a ici vocation de réflexion, souvent animée par une voix off intimiste. 

 

Dans une interview à Libération, le réalisateur explique qu’il n’arrive pas à raconter ses films puisqu’ils sont des purs objets de cinéma, ne pouvant pas se résumer par le verbe. Le cinéaste admirateur de Gertrude Stein, déclare dans le festival Visions du Réel que l’une des phrases de l’auteur est même devenue son leitmotiv : « Si on peut le faire, pourquoi le faire ? ». 

 

Lisa Revil

SEANCES
Vendredi 24 mai / Grand Théâtre Lumière / 11H30 – 22H30

Samedi 25 mai / Salle du Soixantième / 14h
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