COMPETITION – Une Vénus revue et corrigée par Polanski

Equipe du film © AFP

C’est à Cannes que Roman Polanski découvre La Vénus à la fourrure. L’an dernier, alors qu’il présente Tess en copie restaurée à Cannes Classics, son agent lui conseille le roman de Leopold von Sacher-Masoch. Un an plus tard, le réalisateur récompensé de la Palme d’or pour Le Pianiste (2002) présente l’adaptation cinématographique en Compétition.

 

Photo du film © DR

« Le texte était tellement drôle que je riais tout seul, ce qui est quand même rare. » L’ironie, la sensualité et le féminisme de La Vénus à la fourrure font mouche : Roman Polanski tient son prochain film. Très vite il voit un rôle sur mesure pour Emmanuelle Seignier, sa femme, qu’il retrouve à l’écran quatorze ans  après La Neuvième porte.

Elle campe cette fois le rôle de Vanda, comédienne étourdie et vulgaire qui va troubler Thomas (Mathieu Amalric), metteur en scène désespéré. Après une longue journée d’audition infructueuse, Vanda se présente à lui. Elle représente tout ce que Thomas déteste mais excelle dans le rôle recherché. Entre les deux personnages de théâtre se tisse un lien de fascination et de manipulation, de domination et de soumission.

Ce n’est pas la première fois que Roman Polanski puise son inspiration au théâtre. Sous sa direction, les lignes du Dieu du Carnage de Yasmina Reza deviennent Carnage, habile jeu de massacre où s’affrontent Jodie Foster, Kate Winslet et Christoph Waltz.

Pour sa Vénus à la Fourrure, Roman Polanski a procédé à quelques modifications. Il relève le défi de faire évoluer deux personnages dans une unité de lieu en essayant « de ne jamais ennuyer le spectateur ». Ce qui était une salle d’audition dans le roman de Masoch devient une scène de théâtre, multipliant les possibilités de mouvements et de situations et offrant au film une atmosphère feutrée.

Tarik Khaldi

SÉANCES
Samedi 25 mai / Grand Théâtre Lumière / 8h30 – 19h00
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