RENDEZ-VOUS UN CERTAIN REGARD – La Jaula de Oro de Diego Quemada Diez

Diego Quemada-Diez © FDC / LOB

L’espagnol Diego Quemada-Diez a fait ses débuts comme assistant de Ken Loach. A 44 ans, il est sélectionné à Cannes pour la première fois avec La Jaula de Oro, l’histoire d’un choc des cultures. Trois adolescents guatémaltèques en route pour les Etats-Unis rencontrent un indien tzotzil au Mexique. Il s’appelle Chauk, n’a pas de papiers et ne parle pas leur langue.
 

Quelle a été la source d’inspiration de votre film ?

C’était en 2003, je suis tombé sur un article qui évoquait le quartier chaud de Mazatlán. Sous l’effet d’une impulsion totalement irrationnelle, j’ai pris le premier avion pour cette destination, persuadé d’y trouver le sujet de mon prochain film. J’y ai vécu deux mois, dans une maison au bord d’une ligne de chemin de fer. Tous les jours sans exception, je voyais arriver des convois entiers de migrants. Ils nous racontaient leurs histoires, plus horribles les unes que les autres – comment ils avaient été détroussés en chemin, les nombreux morts… Leurs histoires étaient de véritables épopées. J’ai ensuite consacré plusieurs années à recueillir les récits de ces migrants. 

 

Un souvenir ou une anecdote de tournage en particulier ?

D’une certaine façon, les garçons incarnaient l’histoire sans le savoir. Certains jours, Rodolfo était en colère contre Brandon. Tous deux affichaient une certaine rivalité et un certain racisme. Petit à petit, ils ont commencé à fraterniser. La frontière entre réalité et fiction était assez floue. On ne savait pas ce que l’on filmait réellement – la vraie vie, le film, soi-même.
 

Par quel type de cinéma avez-vous été influencé ?
J’adore le poète et réalisateur espagnol José Val del Omar. Pour lui, le cinéma relevait d’un acte de manipulation barbare. Enfermer les gens dans les salles obscures pour ne leur dévoiler qu’une partie de la réalité, que seule une grande motivation poétique pouvait justifier.

Je suis fasciné par les films politiques de Costa-Gavras. Akira Kurosawa, un grand maître qui a compris ce que c’est d’être humain. Michael Haneke et son travail sur la face cachée de la société. Andreas Dresen et sa méthodologie réaliste, les frères Dardenne, Kubrick…

Pouvez-vous nous parler de votre prochain projet ?

Ce sera un processus similaire. Tout commence par une recherche. Je vais construire une histoire à partir de ce que les gens me racontent. 

 

 

SÉANCES

Mercredi 22 mai / Salle Debussy / 11h00 – 16h00

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