CANNES CLASSICS – La Chienne, l’un des sommets de Michel Simon

Jean Renoir © DR

Adapté du roman éponyme de Georges de la Fouchardière, La Chienne (1931) est le premier film parlant tourné par le réalisateur de La Bête Humaine (1938). C’est aussi l’un des tous premiers de l’histoire du cinéma français.

 

Photo du film © DR

 

Questionné en 1961 sur la genèse de La Chienne dans une interview donnée à la télévision, Jean Renoir a affirmé que l’une des raisons qui l’ont poussées à tourner ce long métrage était son « admiration très forte » pour Michel Simon. Avec La Chienne, le réalisateur espérait offrir à l’acteur un rôle qui lui permettrait alors « d’atteindre les sommets« . « Il les a atteint. Je lui ai apporté le cadre et il a agi là-dedans. Sa performance a été une grande réussite« , dira alors le célèbre cinéaste. Lors du même entretien, Jean Renoir pointe une autre motivation : sa passion platonique pour les femmes rencontrées dans les rues de Paris. Le réalisateur souhaite alors raconter une histoire qui se noue autour d’une fille de la classe ouvrière. « Il se trouve que dans le roman de la Fouchardière, la fille est une prostituée, mais c’est un métier comme un autre », ajouta-t-il.

La Chienne conte l’histoire de Maurice Legrand, joué par Michel Simon, un peintre amateur qui tombe amoureux de Lulu, une prostituée qui va abuser de sa naïveté pour vendre ses tableaux sous son propre nom. Le film fut toutefois difficile à tourner. La proposition de Jean Renoir reçu d’abord une fin de non-recevoir en raison du coût élevé de ses derniers films. Les producteurs étaient convaincus qu’avec l’ajout de microphones et du son, La Chienne serait un gouffre financier. « Pour les convaincre, j’ai réalisé On Purge Bébé, qui a été un assez gros succès financier. Je l’ai écrit, tourné et monté en six jours. Au bout de six jours, il faisait même des bénéfices. C’est ainsi qu’ils ont accepté que je fasse La Chienne ».

Le film est présenté par les Films du Jeudi et la Cinémathèque française, avec le soutien du CNC et le concours du Fonds Culturel Franco-Américain. La restauration de l’image a été effectuée en 2K (D’après un scan 4K) par Digimage Classics et la restauration du son par Diapason.

Benoit Pavan

 

SÉANCE


Dimanche 18 mai / Salle Buñuel / 22h
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