CANNES CLASSICS – L’enluminure cinématographique de Sergei Parajanov

Sergei Parajanov © DR

Sayat Nova (La Couleur de la Grenade) de l’arménien Sergei Parajanov, est sorti en 1969. Long métrage unique en son genre, le film et son réalisateur auront connu beaucoup de démêlés, l’œuvre a été contestée, refusée, mais son essence et sa poésie restent inaltérables. A découvrir cette année à Cannes Classics.

 

Photo du film © DR

Tourné en 1968 au monastère Haghpat en Arménie, le huitième long métrage de Parajanov conte les étapes de la vie du plus grand poète arménien Harutyun Saytyan, surnommé Sayat Nova, le Roi des chansons. Parajanov, cinéaste à la fois structuraliste et traditionaliste, opte pour une série de tableaux vivants représentants des moments clés de la vie du poète entre 1712 et 1795. Une fresque unique qui ressemble sensiblement aux récits médiévaux et évoque les enluminures, avec des plans très fixes ainsi que l’utilisation de couleurs chaudes.

Sayat Nova est une oeuvre tout à fait singulière qui ne peut être comparée à aucune autre. Parajanov a déclaré à son propos : « Il m’a semblé qu’une image statique, au cinéma, peut avoir la profondeur d’une miniature, un sens plastique et une dynamique interne ». Un film énigmatique d’une beauté plastique saisissante, qui fut pourtant contesté par les autorités de Moscou qui accusaient Paradjanov de ne pas assez célébrer l’esprit trans-caucasien. Raccourci, remonté, en 1971, le film a été renommé La Couleur de la Grenade. Il fallut attendre le début des années 90 pour découvrir la version arménienne de ce long métrage au passé mouvementé…

La restauration a été financée par la Film Foundation-World Cinema Project de New York et réalisée en 4K par L’immagine Ritrovata.

 
Hannah Benayoun
 

 

SÉANCE

Jeudi 22 mai / Salle Buñuel / 19h
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