CANNES CLASSICS – Léolo, l’autre Montréal de Jean-Claude Lauzon

Léolo est le portrait des quartiers Est de Montréal, à travers les yeux d’un petit garçon. Québécois, Jean-Claude Lauzon a filmé avec humanité et réalisme la folie de la misère urbaine. Découvert en 1992 au Festival de Cannes, Léolo avait marqué la Compétition. Cinq ans après, le réalisateur québécois disparaissait dans un accident d’avion. Cannes Classics met en lumière ce film intime.

Photo du film © DR

Léolo vit entassé avec sa famille dans un quartier sordide de Montréal.  Il s’éloigne peu à peu de cette famille qui sombre dans la folie et dont les membres séjournent tour à tour dans des hôpitaux psychiatriques. Léolo s’échappe tant bien que mal de cette situation misérable en s’inventant des racines siciliennes, romantiques, pleines de soleil et de lumière… Il décide de noter sur papier ce que sa vie lui inspire et s’entiche d’une de ses voisines qui elle, est italienne.
 

En 1987, il était déjà à Cannes pour son film Un Zoo la nuit. Dans ce long métrage, Lauzon narrait le désespoir et le trouble d’un ancien taulard qui retrouve son père. La violence, l’amour, deux ingrédients indissociables du cinéma du réalisateur québécois. Avec le film Léolo, d’abord intitulé Portrait d’un souvenir de famille, Lauzon souhaitait filmer un autre Montréal, celui des petites gens, des familles embourbées dans la misère. Dans Léolo, Lauzon explore ses souvenirs, ceux qui font échos à sa propre enfance. A travers les yeux rêveurs de ce garçon, ce sont les souvenirs du réalisateur qui remontent, ouvrant une brèche à la tendresse. Lauzon dira de ce film doux amer, qui rappelle l’atmosphère d’Amarcord de Federico Fellini, qu’il était un hommage à sa mère.

Elephant, la mémoire du film québécois est à l’origine de la version restaurée de ce film, en 2k, à partir du négatif original. Le son a été restauré par la Cinémathèque québécoise.

Hannah Benayoun

SEANCE :

Jeudi 15 mai / Salle Buñuel / 17h

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