CANNES CLASSICS – « Une caméra plutôt qu’un fusil » : Overlord de Stuart Cooper

Stuart Cooper © FDC / MP

Stuart Cooper avait remporté en 1975 le Prix spécial du Jury à l’issue de la 25e Berlinale. Le réalisateur américain a décidé de restaurer un de ses films les plus percutants sur l’absurdité de la guerre et aussi le plus richement documenté, Overlord.

 

 Photo du film © DR

 

Entrelacement d’archives de guerre à la narration fictionnelle, cette plongée dans le voyage d’un homme de vingt ans, de sa formation au front du Débarquement, donne vie à toutes les terreurs et à l’isolement de la guerre avec une authenticité vibrante. Overlord est le nom de code du Débarquement de Normandie en 1944. En 1968, le projet de Stuart Cooper devait être la réalisation d’un documentaire sur les Overlord Embroidery, des tapisseries anglaises uniques. Leur confection avait été commandées en hommage aux Alliés des plages normandes de 1944. Cependant, une autre idée a germé dans l’esprit du réalisateur Stuart Cooper : le souhait de filmer en noir et blanc les angoisses des soldats. Le cinéaste a voulu montrer, par la figure de Tom, la confusion abyssale que provoque la guerre chez l’homme.

 

 

Ce film est une curiosité, qui combine à la réalisation narrative de Cooper des séquences filmées datant de la guerre, principalement issues des archives filmées de l’Imperial War Museum. Ce temple de l’archive de guerre en Grande-Bretagne fut la matière première du travail de Cooper pour Overlord. Ses recherches documentaires ont duré quatre ans entre 1971 et 1975 : Stuart Cooper a passé près de 3000 heures à l’Imperial War Museum : lettres, documents enregistrés, journaux intimes, le réalisateur a tout étudié pour s’imprégner de son sujet. Pour reproduire l’atmosphère de l’époque, Stuart Cooper et son chef de la photographie John Alcott, oscarisé pour Barry Lyndon de Stanley Kubrick, ont utilisé une pellicule Kodak d’origine allemande et des lentilles de caméras militaires des années 30.

 

La restauration proposée à Cannes Classics a été supervisée par Stuart Cooper et représentée par The Criterion Collection.

 

Hannah Benayoun

 


SÉANCE


Lundi 19 mai / Salle Buñuel / 22h

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