RENDEZ-VOUS UN CERTAIN REGARD – Jessica Hausner, l’amour à mort

Jessica Hausner © FDC / MP

Révélée à Cannes en 1999, la réalisatrice autrichienne présente Amour Fou, son sixième long métrage. Une « comédie romantique » inspirée du suicide du poète allemand Heinrich Von Kleist en 1811.

 

Photo du film © DR

En 1999, Jessica Hausner décrochait avec Inter-view, son film de fin d’études, la mention spéciale du Jury de la Cinéfondation. Depuis, le parcours de la réalisatrice n’a cessé de croiser celui du Festival de Cannes, où trois de ses œuvres, dont Hotel (2004), ont été projetées. Présenté en 2001 à Un Certain Regard, Lovely Rita suscitait également l’intérêt de la critique pour cette jeune réalisatrice issue de l’Académie de cinéma de Vienne, où elle s’est prise d’amour pour les films de Kurosawa et de Buñuel. Le film décrivait dans un style direct la violence latente dont est empreinte la société autrichienne.

Après avoir été membre du Jury de la Cinéfondation et des Courts métrages en 2011, Jessica Hausner revient en Sélection officielle avec l’histoire d’une jeune poète qui décide, par principe, de prendre de court sa propre mort en planifiant son suicide avec l’aide d’une proche cousine. « J’ai eu l’idée d’un film dans lequel se déroule un double suicide romantique, ce qui est d’ailleurs loin d’être très romantique dit comme ça, admet la réalisatrice. La situation de départ, basée sur un malentendu, glisse peu à peu vers la comédie, preuve que la réalité des choses réussit parfois à faire évoluer les intentions les plus idéalistes« .

La cinéaste a bâti son récit en s’inspirant du décès aussi malheureux qu’incongru du poète allemand Heinrich Von Kleist, qui mit fin à ses jours au début du 19e Siècle non sans avoir eu l’audace de demander à plusieurs connaissances de l’accompagner vers l’au-delà. « Finalement, aucune n’a accepté de le suivre. Jusqu’à une certaine Henriette« , raconte Jessica Lausner. Henriette Vogel, une musicienne mariée, avec qui Heinrich Von Kleist échangeait une correspondance amoureuse, accepta finalement sa requête. Le célèbre dramaturge tua la pauvre Henriette, par ailleurs atteinte d’un cancer, avant de retourner son arme contre lui.

Benoit Pavan

 


SÉANCES


Vendredi 16 mai / Salle Debussy / 14h – 22h
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