SÉANCE SPÉCIALE – Syrie, la force du dialogue

Dans son documentaire projeté en Séance Spéciale, Ossama Mohammed, réalisateur de Sacrifices présenté au Certain Regard en 2002, crie son écœurement face au conflit syrien. Un combat d’actualité résultant de plusieurs années de trouble, abordé il y a déjà plus de 35 ans par le cinéaste.

Réfugié en France depuis mai 2011, Ossama Mohammed assiste impuissant à la passivité de la communauté internationale vis-à-vis de son pays, la Syrie. En 1978, le réalisateur soulevait déjà dans Step by step, chronique en noir et blanc du quotidien d’un modeste village syrien, la question de l’endoctrinement du parti Baas. L’auteur signe aujourd’hui Eau argentée, Syrie auto-portrait, plus de 35 ans après ce premier documentaire. Avant que la barbarie ne gagne le pays, il livrait déjà ce discours alarmiste : "Faut-il attendre que le fœtus de la violence n’arrive à maturité pour crier au danger?". Mobiliser la communauté internationale, dramatiquement indifférente à ces événements tragiques, tel est l’objectif du cinéaste au travers d’un documentaire à la fois touchant, sanglant et déchirant. Un travail qui trouve sa source dans une série d’images web, crues et souvent insoutenables, obtenues grâce aux youtubeurs de là-bas.

Parmi eux, une jeune réalisatrice, courageuse et engagée. Eau argentée (interprétation du prénom kurde de Wiam Simav Bedirxan) est né de la relation entre cette jeune femme vivant dans l’enfer de Homs, résistant à sa façon caméra au poing, et un “vieux” cinéaste réfugié. Si la jeune femme voit en lui un maître, celui-ci "découvre auprès d’elle un nouveau visage de la Syrie et un cinéma libre", le visage d’une Syrie dévastée par les bombes de Bachar Al-Assad, qui ont déjà fait plus de 150 000 morts.

Charlotte Pavard

SÉANCE

Vendredi 16 mai / Salle du Soixantième / 17h

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