HORS COMPÉTITION – Mark Osborne : « Je voulais que le film parle de la manière dont il peut changer nos vies »

Équipe du film © AFP / Loic Venance

Le Festival retombe en enfance. Mark Osborne présente sa version du Petit Prince revisitée, fidèle malgré tout à la rêverie et à la philosophie d’Antoine de Saint-Exupéry. Entretien.

 

Que représente pour vous l’histoire du Petit Prince ?

Mon premier exemplaire m’a été offert par ma femme. A l’époque, nous vivions une relation à distance, c’était très difficile. Elle m’a envoyé l’exemplaire du livre qu’elle avait eu étant enfant comme un moyen de rester connectés. C’est arrivé pile au moment où, pendant mes études d’animation, je cherchais ma voie en tant qu’artiste. Le livre m’a permis de me replonger dans mon enfance et, enfant, on crée sans réfléchir. Je voulais que le film parle de la manière dont le livre peut changer nos vies et non l’adapter page par page. Je voulais aboutir à un équivalent cinématographique de cette expérience émotionnelle.

 

Mark Osborne et le livre offert par sa femme © FDC / TK

 

Vous avez donc pris des libertés.

J’ai voulu élargir l’histoire autour du livre pour lui rendre hommage. Quand je me penchais sur l’histoire, je voulais quelque chose de pur, de fidèle au livre. J’ai élargi l’histoire à l’expérience d’une fillette, ce que lui inspire le livre. Je pensais qu’il était impossible d’adapter ce livre au cinéma et j’ai trouvé le moyen de lui rendre hommage.

 

Vous mêlez images numériques et stop motion sur ce film. Pourquoi ?

J’ai toujours utilisé différentes techniques pour représenter différents états d’esprit. C’est la magie de l’animation. Je suis toujours à la recherche de différentes manières. Là, je ne pouvais pas seulement utiliser l’image numérique car ça fait très « adulte », alors que le fait-main est au cœur de l’enfance. C’est l’interdit du monde des adultes. C’était le parfait moyen d’exprimer ce contraste.

 

 

Comment avez-vous choisi les acteurs qui prêtent leurs voix aux personnages ?

Quand j’ai conçu le personnage de l’Aviateur, ma scénariste Irena Brugnull m’a dit qu’elle verrait bien Jeff Bridges. Après ça, je n’imaginais personne d’autre que lui. Il a adoré ce que l’on faisait avec ce film. Tous les autres acteurs, Ricky Gervais, James Franco, Benicio Del Toro, étaient très impliqués dans ce que nous essayions de faire. C’était pour eux l’opportunité de faire quelque chose de différent, d’unique. Mackenzie Foy, qui joue la fillette, est une actrice pleine de talent. Elle a su être une enfant et penser comme une actrice. Elle porte le film.

 

Entretien réalisé par Tarik Khaldi

 

SÉANCES


Vendredi 22 mai / Grand Théâtre Lumière / 11h30 – 19h

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