SÉANCE DE MINUIT – O Piseu (Office), crime sanglant au bureau

Équipe du film © FDC / T. Leibreich

Au cours d’une enquête sur l’assassinat d’une famille, un détective est conduit sur la piste d’une entreprise dans laquelle travaille un serial killer : pour son premier film, le réalisateur coréen Won-Chan Hong, scénariste de The Chaser et de The Murderer, de Na Hong-jin, propose une plongée sanglante dans le monde du travail et la Corée d’aujourd’hui.

 

Photo du film © DR

Quel a été le point de départ de votre film ?
Tout est parti d’une idée originale de la productrice déléguée et scénariste du film, Choi Yun-jin, qui est venue me présenter un scénario basé sur sa propre expérience du monde de l’entreprise. L’histoire de O Piseu (Office) se déroule dans un espace étroit et traite de gens qui deviennent fous à cause du stress. Contrairement aux autres thrillers, je pense que le film reflète la société coréenne actuelle à travers la structure d’un film de genre.

Sur quoi avez-vous souhaité mettre l’accent en termes de mise en scène ?
J’ai volontairement essayé de me limiter à l’espace du bureau qui sert de décor au film. Comme il y a beaucoup de contraintes pour positionner une caméra au sein d’un bureau et que cela peut vite devenir ennuyeux, j’ai testé plusieurs sortes de plans afin que ce sentiment d’ennui soit diminué car le maintien du rythme dans un film est très difficile, mais absolument nécessaire.

Quelles ont été vos influences pour ce film ?
La société coréenne actuelle connaît un phénomène où des familles se suicident ensemble. C’est un grave problème social provenant de la structure même de notre société où les conditions de travail et de concurrence sont particulièrement difficiles. Le fait que le film puisse faire fonction de drame social tout en utilisant l’expression propre aux films de genre a été ma plus grande motivation.

Avant ce premier film, vous avez travaillé sur The Chaser et sur The Murderer, de Na Hong-jin. Que vous ont apporté ces expériences ?

Ces deux films occupent une place particulière dans ma carrière car ils m’ont permis de me lancer comme scénariste et de me familiariser avec la structure narrative du thriller. Ils m’ont aussi appris la passion et l’approche d’un film. Na Hong-jin est un réalisateur qui travaille avec une concentration extrême et qui est perfectionniste. Il est pour moi un ami, un conseiller précieux et une sorte de maître.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre désir de cinéma ?
Je pense qu’apprendre dans le silence et essayer d’exprimer est le devoir de tout réalisateur ou auteur. Et la force motrice vient toujours de l’amour que l’on porte aux films. J’espère donc que je ne perdrai jamais mon flegme et mon objectivité afin que mon amour du cinéma puisse durer toujours.

Propos recueillis par Benoit Pavan

SÉANCE


Lundi 18 mai / Grand Théâtre Lumière / 00h30
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