SÉANCE SPÉCIALE – Hayored Lema’ala (L’Esprit de l’escalier) d’Elad Keidan

Équipe du film © FDC / T. Leibreich

Originaire d’Haïfa, Elad Keidan (Premier Prix de la Cinéfondation en 2008 avec L’Hymne) avait pour habitude de grimper sur les flancs du Mont Carmel. Le réalisateur israélien n’envisageait pas d’autre majestueux terrain pour planter le décor méditerranéen de son premier long métrage, qui concourt  pour la Caméra d’or. 

Photo du film © DR

Échapper au service militaire est l’intention d’Uri, le jeune protagoniste du film. Le metteur en scène conduit à la réflexion en imaginant ce personnage poète et penseur qui choisit de prendre le large, laissant derrière lui la ville de son enfance. Que se passe-t-il quand on tourne le dos au passé ? Quand on perd ses attaches ? Moshe, lui, présente un autre profil, proche de l’usure morale et physique. Elad Keidan confesse avoir cherché, avec ces histoires entrecroisées, ou non (le film le révèle), à « soulever des questions comme la loyauté, la trahison et l’asservissement humain ». 

« D’une certaine façon, mes personnages sont une allégorie du pays où je vis : incapable de trouver leur voie, même si le sol continue à gronder sous leurs pieds ». 

Et le réalisateur de citer Héraclite : « Le monde le plus beau est comme un tas de gravats déversés au hasard. » « J’ai le sentiment qu’Héraclite vivait dans cette Israël moderne que je connais, où l’urgence de construire en écrasant d’autres récits, transforme la réalité en un tas de gravats ». Cette réalité prend vie dans le port d’Haïfa, dominé par l’imposant Mont Carmel, dont les multiples escaliers accueillent les histoires d’Elad Keidan. 

Charlotte Pavard

 
SÉANCE

Vendredi 15 mai / Salle du Soixantième / 19h45