1969 : Soleil Ô fait la lumière sur les immigrés en France

Photo du film Soleil Ô © DR

A l’origine, Soleil Ô est un chant antillais, entonné par les Noirs débarqués aux Caraïbes. Il devient un film chez Med Hondo. Natif de Mauritanie, installé en France, il signe en 1969 une fiction qui attaque le néocolonialisme en racontant les conditions de travailleurs immigrés en France. Ils partaient pour une vie meilleure mais, arrivés en France, ils sont confrontés à la pauvreté, à l’humiliation et au racisme.

Med Hondo attaque le colonialisme. Soleil Ô retrace selon lui “10 ans de gaullisme vus par les yeux d’un Africain à Paris” mais ne se limite pas à la condition des immigrés en France. Il y fait aussi référence aux réseaux africains, notamment à la complicité de la bourgeoisie et du pouvoir dans certains pays. A sa sortie, Soleil Ô est interdit dans plusieurs pays.

Ni intellectuel, ni sophistiqué. Ainsi Med Hondo décrit son film : « Il arrive souvent que ceux qui comprennent le plus le film soient illettrés. Quand il est sorti en Algérie, un pays où le public pouvait complètement s’identifier au film, les prolétaires l’ont expliqué aux intellectuels. »

Les Français connaissent bien la voix de Med Hondo, même sans le savoir. Loin du réalisateur engagé, c’est lui qui double Eddie Murphy en français dans près de trente films, de Docteur Doolittle au Flic de Beverly Hills. Reconnu dans le métier, il a été sollicité pour une centaine de films, notamment pour doubler Morgan Freeman, et les personnages de Shrek et Rafiki dans Le Roi lion.

Une présentation de The Film Foundation. Restauré par la Cineteca di Bologna au laboratoire L’Immagine Ritrovata en collaboration avec Med Hondo. Restauration financée par the George Lucas Family Foundation et The Film Foundation’s World Cinema Project.