Les Proies, Huis Clos en guerre de Sécession

Photo du film The Beguiled (Les Proies) © Focus Features

Membre du Jury des Longs Métrages présidé par Jane Campion en 2014, Sofia Coppola avait livré ses souvenirs personnels, évoquant son premier Cannes en 1979 sur les épaules de son père Francis Ford, quand celui-ci décrochait la Palme d’or pour Apocalypse Now. Aujourd’hui en lice pour cette même palme, elle présente The Beguiled, un thriller adapté du film Les Proies de Don Siegel sorti en 1971 avec Clint Eastwood.

Le trio féminin de choix composé de Nicole Kidman en tête, de Kirsten Dunst et d’Elle Fanning, trouve dans l’arrivée fortuite d’un caporal de l’Union (incarné par Colin Farrell), l’opportunité de tromper son ennui. L’intrigue se resserre autour de ce soldat blessé pendant la sanglante guerre civile, pris au piège dans un pensionnat de jeunes filles de l’Etat sécessionniste de Virginie. Tensions et frustrations sexuelles attisent les vengeances et les convoitises et rencontrent les thèmes chers à Sofia Coppola, du spleen féminin et de l’oppression liée à l’entourage.

Avec The Beguiled, l’Américaine retrouve son actrice fétiche Kirsten Dunst, déjà protagoniste de Virgin Suicides (1999), de Marie-Antoinette (2006) et de The Bling Ring, ainsi que la jeune Elle Fanning, sept ans après Somewhere. Colin Farell, angoissé dans le seul rôle masculin, et Nicole Kidman, angoissante en directrice d’établissement rigide, signent quant à eux une première collaboration avec Sofia Coppola.

En 2013, les adolescents cambrioleurs de The Bling Ring faisaient l’ouverture Un Certain Regard et Les Proies, le sixième long métrage de Sofia Coppola est son second film en Sélection officielle après Marie-Antoinette. C’est en revanche la première fois que la réalisatrice s’essaie à l’exercice du remake, le film de Don Siegel étant lui-même une adaptation d’un roman de Thomas Cullinan écrit en 1969.