Démanty Noci, poème sensible et poignant sur les ténèbres de l’Holocauste

Photo du film Démanty Noci (Les diamants de la nuit) © DR

Réalisé en 1964, Démanty Noci (Les Diamants de la nuit) est le premier long métrage du cinéaste Jan Němec, figure de la Nouvelle Vague du cinéma tchèque. L’œuvre, un drame intense qui traite du sujet de l’Holocauste, est présentée en copie restaurée dans le cadre de Cannes Classics.

Les Diamants de la nuit capture et révèle en temps réel les états de fatigue, de faim extrême, d’anxiété et d’insécurité que vivent deux jeunes juifs en fuite après s’être évadés d’un train de déportés. Les images de l’évasion alternent avec la subjectivité des souvenirs, des rêves et des hallucinations des personnages, jusqu’à se confondre et devenir indiscernables.

De manière poétique, Jan Němec nous transporte à travers sa vision personnelle de l’Holocauste, réduisant les dialogues au minimum pour laisser place au silence, témoin des extrêmes de l’existence. En portant à l’écran la nouvelle « Les Ténèbres n’ont pas d’ombre » d’Arnošt Lustig, le cinéaste rend également hommage à l’écrivain tchèque de renom, qui fut lui-même survivant de la Shoah et qui participa à la réalisation du film.

Avec Les Diamants de la nuit, Jan Němec signe un premier long métrage intemporel, qui soulève des questions liées à la différence et à l’acceptation de l’autre. Il sera le précurseur de nombreux autres chefs d’œuvres, dont La Fête et les invités, programmé au Festival de Cannes en 1968. Réalisés pour la plupart dans les années 1960, ses films contribueront à la reconnaissance internationale de la cinématographie tchèque. Passés sous silence lors de la normalisation en 1974, ils seront, cependant, interdits à la commercialisation jusqu’à la révolution de velours, en 1989.

Une présentation du National Film Archive, Prague. Restauration menée par Universal Production Partners studio à Prague sous la supervision du National Film Archive, Prague.