Gilles Lellouche plonge dans le grand bain de la réalisation

Photo du film Le Grand Bain © DR

Pour son premier essai en solo derrière la caméra, Gilles Lellouche filme une bande de quadras désenchantés reprenant goût à la vie grâce à la natation synchronisée. Long métrage chorale présenté Hors Compétition, Le Grand Bain rassemble une pléiade d’acteurs et d’actrices reconnus du cinéma français, parmi lesquels Mathieu Amalric, Marina Foïs, Leïla Bekthi, Benoit Poolvorde, Guillaume Canet ou encore Virginie Efira.

Marcus, Simon, Bertrand, Thierry et Laurent s’entraînent avec d’autres quadragénaires en mal de reconnaissance dans le bassin d’une piscine municipale, sous l’autorité de l’exigeante Delphine. Certains sont là pour retrouver grâce aux yeux de leur femme, d'autres pour donner un sens à leur vie… Tous ensemble, ils ont choisi d’enfiler leurs maillots de bain et s’adonnent à une discipline d’ordinaire peu pratiquée par la gent masculine : la natation synchronisée.

Gilles Lellouche explique avoir commencé il y a huit ans à jeter les bases du Grand Bain, en couchant sur le papier ses réflexions sur la lassitude de sa génération devant la montée de l’individualisme dans la société. L’intrigue du film lui a ensuite été inspirée par un documentaire consacré à une bande de Suédois qui pratiquaient la natation synchronisée.

Durant l’écriture du long métrage, le réalisateur a prêté une attention toute particulière au développement de ses personnages, dont il a travaillé les trajectoires durant un an pour n’en laisser aucun en chemin. Il indique avoir également souhaité tenir un discours sur les corps, sur des « physiques pas très gracieux dans une époque où règne la dictature de l’esthétique parfaite ».

Mathieu Almaric en mari dépressif, Guillaume Canet en patron colérique, Philippe Katerine en employé de piscine timide… les personnages masculins n’éclipsent pas pour autant leurs homologues féminins. Et en particulier celui de Virginie Efira, qui campe une ancienne gloire de la discipline reconvertie.

Les acteurs se sont entraînés durant sept mois pour se préparer à jouer les scènes du film. Côté technique, Gilles Lellouche précise que la plus grande difficulté a été pour son équipe d’apprivoiser l’écho qui constitue l’acoustique d’une piscine. La bande son du film puise son essence au cœur des années 1980 : on y retrouve Tears For Fears, Phil Collins ou encore Imagination.