L’art de tuer selon Lars Von Trier

Photo du film The House that Jack Built © DR

Le billet pour la séance de The House That Jack Built donne le ton. Dans un encart, il est mentionné « Explicit violence – Scènes violentes ». Ainsi la rumeur se confirme : le retour de Lars Von Trier à Cannes marquera les esprits. Palme d’or en 2000 pour Dancer in the Dark, double Grand Prix avec Breaking the Waves (1996) et Europa (1991), le cinéaste danois promet d’épouvanter la Croisette avec son film présenté Hors Compétition.

The House That Jack Built ou l’art de tuer. Lars Von Trier nous emmène sur les pas d’un tueur en série dans les États-Unis des années 1970. Meurtre après meurtre, Jack dessine ce qu’il considère comme des œuvres et compte faire de son dernier accomplissement le plus abouti de tous. La police est sur sa trace, Jack prend des risques, la pression monte…

De la violence, mais pas seulement. Flirtant avec le conte philosophique, Lars Von Trier invite le spectateur dans la tête de son tueur en série, un personnage profondément tourmenté que l’on découvre à travers ses conversations avec un inconnu nommé Verge, interprété par Bruno Ganz. Mais Jack, aussi sombre soit-il, nous réserve également des moments de rire.

Le réalisateur a ainsi confié le rôle principal à Matt Dillon, habitué aux personnages troubles (dangereux psychopathe dans Un baiser avant de mourir, policier raciste dans Collision) et qui s’est aussi illustré dans des comédies comme Mary à tout prix ou In & Out.

Quant aux victimes du serial killer, le casting n’est pas en reste. À commencer par Uma Thurman, grande figure cannoise depuis Mad Dog Glory (1993) et Pulp Fiction (Palme d’or, 1994), ainsi que Riley Keough, petite-fille d’Elvis Presley, brillante dans Mad Max: Fury Road, American Honey (Prix du Jury 2016) et cette année présente en Compétition dans Under the Silver Lake de David Robert Mitchell.