Photo du film Le Départ © DR
Le Départ : l’ovni fantasque de Jerzy Skolimowski au Cinéma de la Plage
Le Départ, pépite post Nouvelle Vague tournée en 1967, est le quatrième film du polonais Jerzy Skolimowski. Il est présenté ce soir par le réalisateur en personne au Cinéma de la Plage.
Marc, garçon coiffeur de 19 ans, doit faire preuve d’imagination pour dégoter une voiture de rallye dans les 48h. Le propos sert de prétexte à la prestation irrésistible de Jean-Pierre Léaud, feu-follet touché par la grâce, entre fantaisie et maturité soudaine.
On ne peut comprendre ce film sans savoir qu’avant de diriger Le Départ en Belgique, Jerzy Skolimowski obtient l’autorisation exceptionnelle de tourner « à l’ouest » du mur. Formé à la célèbre école de cinéma de Lódz avec Roman Polanski, le cinéaste découvre alors la société de consommation, les fourrures des grandes dames, les défilés de mode et les salons de l’auto. Il opte pour un sujet dans cette veine, la quête d’une voiture de sport (il adore les voitures de sport), si possible une Porsche. Nous sommes en 1967 et Jean-Luc Godard considère Jerzy Skolimowski comme son égal. Faisant le choix d’orienter aussi sa carrière vers l’art et la peinture, il n’acquerra pas la notoriété du cinéaste de la Nouvelle Vague, mais connaitra toutefois le succès commercial avec Travail au Noir, Prix du scénario au Festival de Cannes en 1982.
Le Départ est une somme d’instantanés en noir et blanc, récompensé de l’Ours d’or à Berlin et redécouvert grâce à sa restauration récente. Krzysztof Komeda, virtuose du jazz du niveau de Wayne Shorter ou d’Herbie Hancock, signe ici l’une de ses plus belles bandes originales, entrée depuis dans la légende.
