L’homme qui tua Don Quichotte : la croisade fantaisiste de Terry Gilliam

Photo du film The Man Who Killed Don Quixote (L'Homme qui tua Don Quichotte) © DR

Terry Gilliam et son Don Quichotte : le projet d’une vie. Certains se risquent même à le trouver maudit, au vu des multiples déboires connus par le réalisateur. The Man who killed Don Quixote (L’homme qui tua Don Quichotte) est enfin achevé, et, avec lui, le film de Clôture d’un inoxydable rêveur, une adaptation très libre de l’œuvre picaresque de Cervantès. L’absurde bien sûr, la fantaisie et le burlesque, rythment les aventures d’Adam Driver et de Jonathan Pryce, duo haut en couleur placé au centre du quatrième film en Sélection du Monty Python américain.

Trente ans d’efforts, neuf tentatives de production. Terry Gilliam murit son Don Quichotte depuis 1989. La première fois, le film se révèle techniquement irréalisable. Lors de la  seconde tentative à l’automne 2000, la production est frappée par les intempéries, et les problèmes de santé de Jean Rochefort conduisent au clap de fin du tournage, qui n’aura duré que six jours. Des déconvenues racontées par Terry Gilliam dans le documentaire à succès, Lost in la Mancha, en 2002. 

Adam Driver (Paterson, 2016, BlacKkKlansman en Compétition, 2018) et Jonathan Pryce (Brazil, 1985, Demain ne meurt jamais, 1997) portent fièrement le drapeau de la version aboutie présentée en Clôture. A 70 ans, le Britannique avait enfin atteint l’âge plausible du « chevalier à la triste figure », et cet habitué du réalisateur d'insinuer, non sans humour, que Terry Gilliam l’aurait attendu…

Dans une mise en scène à tiroirs, le redresseur de torts au costume paré de dizaines de CD’s (pour l’effet réfléchissant), vit des aventures fantasques transposées à l’époque actuelle, en compagnie d’un Sancho Panza réincarné en Toby, jeune réalisateur de pubs désabusé. Un fidèle serviteur que l’on retrouve en images sur les grandioses territoires espagnols, et portugais.

Terry Gilliam a écrit le scénario avec Tony Grisoni, comme ce fut le cas pour Las Vegas Parano, Tideland et Les Frères Grimm. A la photo, le célèbre Nicola Pecorini (Zero Theorem, L’Imaginarium du Docteur Parnassus, Las Vegas Parano).