Rendez-vous avec… Ryan Coogler

 

C’est sous un tonnerre d’applaudissements que s’est ouvert ce premier rendez-vous avec Ryan Coogler, réalisateur du blockbuster Black Panther, troisième plus gros succès de l’histoire du cinéma américain. Accompagné par Elvis Mitchell, critique et journaliste américain, pour lui donner la réplique, le cinéaste s’est confié sur son enfance, sur Black Panther et son rapport au cinéma en général, tout en ponctuant ses propos de rires et d’autodérision face à une salle conquise. Extraits choisis.

Sur son enfance :

Je suis originaire d’Auckland et j’ai grandi dans la culture noire. C’est d’abord tout ce que j’ai connu, et mon père, qui m’a beaucoup inspiré, a eu une influence majeure sur mes films.

Sur son initiation au cinéma :

J’ai été initié au cinéma très jeune. Ce qui m’intéressait quand j’étais enfant, c’était l’univers de Star Wars. Mais ma mère était au courant de tout ce qui sortait en salles. Elle connaissait les titres des œuvres, les noms des acteurs et me faisait voir des films de tous les genres.

Sur l’élaboration de ses personnages :

Mes films sont des contes initiatiques qui dressent le portrait de jeunes hommes en quête de leur place et de leur voie. C’est un thème qui fait évidemment écho à ma propre construction.

Sur la préparation de Black Panther :

J’ai découvert "Black Panther" quand j’étais enfant. J’en avais assez de lire des bandes dessinées sur les blancs et conçues par des blancs. On m’a alors conseillé de lire "Black Panther". Pour réaliser ce film, je me suis beaucoup inspiré de James Bond et du Parrain. Et puis il y a eu ma découverte de l’Afrique. Dans Black Panther, j’ai voulu transmettre le sentiment que j’ai ressenti quand j’y suis allé pour la première fois.

Sur l’ambiance du tournage de Black Panther :
Les acteurs du film sont tous originaires de diasporas différentes. Sur le tournage, nous avions tous une façon de parler différente, un accent ou encore un argot propre à notre lieu d’origine. C’était touchant, on avait l’impression de faire partie de quelque chose de plus grand que nous.

Sur l’utilisation de la musique dans ses films :

La musique est mon premier amour. De nombreux réalisateurs l’utilisent d’une façon révolutionnaire, dont j’essaye de m’inspirer. Pour Black Panther, je voulais faire un film africain à tous égards. Je souhaitais que la musique représente toute cette diaspora africaine car selon moi, la musique aide à raconter l’histoire. De même, pour Fruitvale Station, elle m’a servi à évoquer le chaos sous-jacent du film.

Sur sa relation avec l’acteur Michael B. Jordan :

Pour mon premier film Fruitvale Station, j’ai regardé tous les films de Michael B. Jordan et je me suis dit : c’est lui. Je l’ai rencontré pour la première fois au Festival de Sundance et le courant est tout de suite passé entre nous !

Sur la place des femmes dans ses films :

Les figures féminines dans mes films sont des femmes fortes, avec des personnalités très tranchées. Elles sont encore plus importantes que les hommes. Ce sont des chefs de famille, très intelligentes. C’est également dans cet environnement que j’ai grandi, en étant entouré de femmes incroyables.

Sur la diversité dans le cinéma :

Les choses doivent changer. J’espère que nous allons améliorer l’industrie du film et la faire avancer. Ce n’est pas vrai que les films noirs ne peuvent pas rencontrer leur public. Nous avons prouvé le contraire et il faut multiplier ces exemples pour démontrer que cela est possible.