Youssef Chahine plaide pour la tolérance et l’ouverture culturelle dans Al Massir

Photo du film El Massir (Le Destin) © DR

Le réalisateur égyptien Youssef Chahine, venu présenter à Cannes Al Massir (Le Destin), en 1997, en repartit couronné du Prix du 50e anniversaire pour l’ensemble de son œuvre. Voici trois bonnes raisons de redécouvrir Le Destin, sur la vie du philosophe musulman Averroès, au Cinéma de la Plage.

Pour les valeurs qu’il promeut :

Le Destin narre l’histoire d’Averroès, prestigieux philosophe andalou du 12e siècle dont les concepts ont influencé toute la pensée humaine jusqu’à nos jours, au moment où son œuvre est menacée d’autodafé. Youssef Chahine y dénonce l’obscurantisme et livre un véritable plaidoyer contre le racisme et l’intolérance. Vingt ans plus tard, son message continue à faire écho dans le contexte actuel, témoignant de l’intemporalité de son œuvre.

Pour son originalité :

Le Destin est un mélange de genres, à mi-chemin entre le drame et la comédie, et dont les scènes sont rythmées par des chansons et des danses à la manière des comédies musicales. Grâce au format qu’il propose, Youssef Chahine parvient à populariser un sujet sensible et controversé.

Pour son réalisateur :

Humaniste engagé, Youssef Chahine s’attachait à prôner la paix et l’acceptation de la différence à travers sa filmographie, riche d’une trentaine d’œuvres. Nourris par son vécu en Egypte, ses films sont marqués par sa vision critique du pays et sa haine des fanatiques. Le cinéaste, qui explorait les moindres recoins de l’Egypte, s’était attiré les foudres des intégristes pour son film L’Emigré, réalisé en 1994 et interdit jusqu’en 1995. Egalement auteur des célèbres : Terre, Gare Centrale ou encore Alexandrie…New York, c’est avec Le Destin qu’il a connu son plus grand succès auprès du public français.