Mothering Sunday : l’amour loin des regards

Photo du film Mothering Sunday © CHANNEL FOUR TELEVISION CORPORATION, THE BRITISH FILM INSTITUTE AND NUMBER 9 FILMS SUNDAY LIMITED 2021

 

Après avoir présenté Les Filles du Soleil en Compétition en 2018, la réalisatrice Eva Husson revient avec un nouveau film sélectionné à Cannes Première, Mothering Sunday, ode intime à un amour charnel et caché de tous, dans les années 1940.

Connue pour son premier film The Young Lady et pour l’adaptation en série de Normal People, la dramaturge et scénariste Alice Birch adapte ici un roman de Graham Swift. La cinéaste française Eva Husson, qui avait déjà abordé les plaisirs de la chair avec son film Bang Gang (une histoire d'amour moderne) en 2016 poursuit avec Mothering Sunday l’exploration de ce thème, en racontant l’histoire de deux amants dans l’entre deux guerres.

Jane Fairchild (Odessa Young), une servante orpheline devenue écrivaine, se souvient de ce jour de fête des mères de 1924 où elle a rejoint Paul (Josh O’Connor) son voisin et amant, car ses employeurs M. et Mme Niven (Colin Firth et Olivia Colman) étaient de sortie. Fiancé à une autre femme, Paul partage une idylle cachée avec Jane dans le cocon intime de sa maison. Les corps se frôlent et s’aiment en toute vulnérabilité pendant que les émotions et les souvenirs affleurent.

Filmé en pleine pandémie grâce à des dispositifs sanitaires très stricts, Mothering Sunday propose une parenthèse amoureuse dans une période marquée par la perte et le deuil. Au présent de l’étreinte se superposent d’autres temporalités, celles des pensées, des rêves et des souvenirs. En filmant au plus près des corps, Eva Husson porte à l’écran la sensualité de deux êtres qui s’aiment en dépit de tout et emmène le spectateur dans leur secret.