1964 : Glauber Rocha secouait Cannes avec Le Dieu noir et le Diable blond

Photo du film DEUS E O DIABO NA TERRA DO SOL (LE DIEU NOIR ET LE DIABLE BLOND) de Glauber ROCHA © Glauber Rocha Estate

Glauber Rocha, c’est le Cinema Novo, c’est un nouveau langage cinématographique, aussi audacieux que libre. Le monde découvre tout cet univers en 1964, en Compétition à Cannes, avec son deuxième long métrage Deus e o Diabo Na Terra Do Sol (Le Dieu noir et le Diable blond). Cannes Classics rend hommage à ce chef-d’œuvre présenté dans une version restaurée.

Il découle de cette fable épique une énergie débordante. Elle vient d’ailleurs et semble neuve lorsque les festivaliers la découvrent en 1964. Récompensé du Prix de la critique internationale, Le Dieu noir et le Diable blond séduit et déroute. L’histoire est celle d’un couple de paysans pauvres, prêts à se compromettre pour s’en sortir. Ils s’en remettent tour à tour à deux personnages mystiques, une incarnation de Dieu et l’autre du Diable.

Deux mois avant la projection cannoise de Deus e o Diabo Na Terra Do Sol, le Brésil est secoué par le coup d’état militaire qui aboutira à une dictature les deux décennies suivantes. Nous sommes aux prémices d’une période sombre et déjà le cinéma de Rocha s’en fait l’écho.

« Les gens vivent dans la violence, mais n’en n’ont pas conscience. Pour cette raison peut-être, je cherche à faire un cinéma qui soit une sorte d’agression totale. »

Avec ce film, Glauber Rocha affirme sa volonté de reconstruire une culture brésilienne à travers son cinéma, à l’instar de la Nouvelle Vague française. Désireux d’explorer de nouvelles narrations, il construit des cadres riches, use d’images documentaires et ne s’interdit pas les montages hyper dynamiques. Du côté des thématiques, le réalisme social, la précarité et l’oppression sont récurrents. Ses méthodes feront de lui le porte-voix du Cinema Novo brésilien.

Une présentation de Metropoles.com et Paloma Cinematográfica. Restauré à partir du négatif 35mm original conservé à la Cinemateca Brasileira. Restauration 4K réalisée par les Estudios Colors et Estudios JLS et les cinéastes Luis Abramo et Rogerio Moraes, sous la supervision de Rodrigo Mercês.