Godland, le regard de Hlynur Pálmason

Photo du film VANSKABTE LAND / VOLAÐA LAND de Hlynur PÁLMASON © DR

Un pied en Islande, l’autre au Danemark. Hlynur Pálmason unit les deux pays de sa vie dans son deuxième long métrage, Godland. Il remonte à la fin du 19e siècle, sur les pas d’un jeune prêtre danois débarqué en Islande pour y construire une église et photographier la population. Un voyage tourmenté par l’amour et la violence.

Qu’est-ce qui vous a inspiré Godland ?

Ma vie a toujours été partagée entre l’Islande et le Danemark. Ces deux pays sont très liés, ils partagent une histoire riche et, il y a encore peu, l’Islande était sous gouvernance danoise. J’ai voulu explorer cette relation faite d’incompréhensions, de malentendus et explorer les oppositions qui reviennent souvent lorsque l’on confronte ces deux pays.

Comment avez-vous travaillé sur ce film ?

J’ai commencé à écrire ce film et à faire des recherches en 2014 alors que je vivais au Danemark. Ensuite, en 2019, je me suis installé en Islande et j’ai commencé à filmer quelques images. Tout le film a été tourné près de l’endroit où j’ai grandi. Le premier camp où les personnages arrivent, c’est là où nous allions pêcher des truites en hiver. Le cheval à terre, c’est celui de mon père et on l’a filmé dans le champ de notre voisin. J’ai une connexion spéciale avec tous les lieux de tournage du film.

Quelques mots sur vos acteurs ?

Le casting mêle des acteurs danois et islandais, des professionnels et des novices. Les protagonistes sont interprétés par Elliott Crossett Hove, avec qui j’ai travaillé sur mon premier long métrage Winter Brothers. Il y a aussi Ingvar Sigurðsson, qui jouait le rôle principal dans mon dernier film A White, White Day (Un jour si blanc). Les sœurs sont jouées par Vic Carmen Sonne, également présente dans mon premier film, et sa petite sœur par ma fille Ída Mekkín Hlynsdóttir, qui jouait un rôle central dans mon dernier film. Leur père est incarné par le merveilleux acteur danois Jakob Hauberg Lohmann.

Quelle empreinte souhaitez-vous laisser à vos spectateurs ?

Je pense que le film peut être vécu comme une expérience physique et mentale. J’espère que les spectateurs mettront un certain temps pour la digérer. Ce film représente beaucoup de choses pour moi mais je ne vais pas dicter ce qu’il faut en retenir. Libre à chacun d’en tirer son expérience selon son propre vécu.

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir réalisateur ?

J’ai toujours fabriqué du son et des images, c’est en quelque sorte une drogue depuis que j’ai environ 12 ans. Je pense que l’inspiration me vient souvent de la vie en elle-même. Mes proches et les paysages qui m’entourent sont des sources d’inspiration.

Quel est votre film culte ?

Je ne crois pas savoir ce qu’est un film culte mais il y a ce manga que j’ai vu quand j’étais enfant, il s’appelle Ninja Scroll. Je m’en souviens encore vivement. C’était brutal, beau et aussi assez sexuel et je pense que c’est assez mémorable pour un jeune garçon.