L’immense Satyajit Ray mis à l’honneur à Cannes Classics avec L’Adversaire
Cannes Classics ne pouvait choisir plus grand réalisateur pour mettre l’Inde à l’honneur. Fort d’une filmographie aussi prolifique que variée, Satyajit Ray compte parmi les artisans de l’âge d’or du cinéma indien. Le Festival vous invite aujourd’hui à la projection de son film Pratidwandi (L’Adversaire) dans une version restaurée.
L’Adversaire (1970) nous plonge dans les rues de Calcutta auprès de Siddhartha. Étudiant en médecine, il est forcé d’interrompre ses études après la mort de son père. Il enchaîne alors les entretiens pour trouver du travail, va de désillusion en désillusion et déambule dans une ville en pleine mutation, agitée, violente.
Ce film signe le départ de la trilogie de Calcutta. Dans celle-ci, Satyajit Ray donne à voir la turbulence socio-économique de la capitale du Bengale-Occidental et la métamorphose à l’œuvre dans la ville comme dans les vies. Le personnage principal de L’Adversaire cherche sa voie et concentre tous les paradoxes. Parfois très agité, parfois nonchalant, Siddhartha est animé par de grands rêves mais se heurte à la dure réalité.
Dans sa forme, le film intègre des images documentaires, il alterne entre des plans immensément larges et d’autres au plus près du sujet, et passe du tragique au comique. En résulte une œuvre riche, complexe, un tumulte de styles et d’émotions qui font toute la force de L’Adversaire.