Sciuscià : le désolement néo-réaliste d’après-guerre

Photo du film SCIUSCIÀ de Vittorio DE SICA © Archivio Giuditta Rissone Emi De Sica/Cineteca di Bologna

Le drame de l’enfance misérable et de l’exclusion sociale. Dans les années 1950, Vittorio de Sica, grand défenseur de la tendance néoréaliste, s’attache à faire bouger les lignes du cinéma classique à l’italienne. En 1945-1946, dans l’Italie désolée d’après-guerre, où tout est à reconstruire, il tourne Sciuscià, récit tragique autour de la culpabilité montrant le triste sort de deux gamins défavorisés. Le film est présenté à Cannes Classics en version restaurée.

La Seconde Guerre a laissé son empreinte. Vittorio de Sica, ancien acteur devenu réalisateur, n’a plus la tête aux comédies à l’italienne qu’il a tournées au début du conflit. Il veut montrer la vraie vie, celle d’une misère abyssale, et dresser le portrait de la désolation de l’Italie de l’époque.

 

De même que dans Ossessione (Les Amants Diaboliques) de Luchino Visconti en 1943, et Les enfants nous regardent tourné en 1942 mais sorti en 1944, l’histoire des jeunes Giuseppe et Pasquale, cireurs de chaussures et petits laissés-pour-compte au destin poignant, s’ancre dans la vie réelle. De Sica aborde les années d’après-guerre avec la volonté de participer à la reconstruction morale de son pays. Au sommet de son art, il réalise ainsi, aux côtés du scénariste Cesare Zavattini, parmi ses films les plus célèbres : Le Voleur de Bicyclettes (1948), Miracle à Milan (1951) et Umberto D (1952), austères peintures de l’Italie post-conflit.

 

Ces quatre films participent au mouvement néoréaliste : authentiques et filmés en décors naturels, à Rome au lendemain de la Libération pour Sciuscià, les personnages sont interprétés par des acteurs non professionnels, sans renoncer pour autant à un travail précis de construction de l’image.
 

Une présentation de The Film Foundation et de la Fondazione Cineteca di Bologna. Restauration 4K par The Film Foundation et la Fondazione Cineteca di Bologna à l’Immagine Ritrovata en association avec Orium S.A. Restauration financée par la Hobson/Lucas Family Foundation.