Trois Mille ans à t’attendre : raconter pour vivre

Photo du film THREE THOUSAND YEARS OF LONGING (TROIS MILLE ANS À T’ATTENDRE) de George MILLER © 2022 Metro-Goldwyn-Mayer Pictures Inc. All Rights Reserved.

Onzième réalisation de George Miller, Three Thousand Years of Longing (Trois Mille ans à t’attendre) nous plonge dans le conte philosophique et la fantaisie avec l’histoire tumultueuse d’un Djinn qui a traversé les époques. Une ode à la fiction incarnée par Tilda Swinton et Idris Elba et présentée Hors Compétition, sept ans après le vrombissant Mad Max : Fury Road.

Alithea Binnie porte un regard sceptique sur le monde. À Istanbul, l’érudite rencontre un Djinn qui lui propose d’exaucer trois vœux en échange de sa liberté. Pour la convaincre d’accepter, l’esprit lui raconte son passé fait d’incroyables rencontres.

 

Pour développer la relation entre les deux personnages, le père de la saga Mad Max structure le récit autour de la vie du Djinn, enfermé dans un flacon depuis trois mille ans. Trois mille années à tenter de comprendre la nature humaine, trois mille années de découverte du désir et de déceptions amoureuses pour cet être hors du commun. On est loin, semble-t-il, de l’action tumultueuse, des décors à perte de vue et de la temporalité resserrée de Mad Max : Fury Road, pourtant les deux films se rapprochent par leur foisonnement dramaturgique et le compositeur Tom Holkenborg a prêté son inspiration à chacun d’eux.

 

Pour toute l’équipe du film, la mise en scène est au centre de tout : si « l’être humain a un besoin viscéral qu’on lui raconte des histoires », estime George Miller, la manière dont elle est racontée reste le plus important. Le tournage, en pleine épidémie de Covid-19, a obligé le duo Elba/Swinton à adapter son jeu au principe de la narration et à l’impact de celle-ci sur leurs personnages. Pour celui qui fut président du Jury à Cannes en 2016, cette narration dépasse même les limites de l’écran pour toucher frontalement les spectateurs : « Quand on se rend dans un cinéma, on partage une rêverie collective. »