How To Have Sex, le regard de Molly Manning Walker

Qu’est-ce qui vous a incité à travailler sur ce film ?

J’ai repris contact avec des amies de lycée et nous nous souvenions des vacances entre filles que nous avions l’habitude de passer. Au fur et à mesure que nous évoquions ces histoires, j’ai commencé à réaliser l’impact qu’elles avaient eu sur notre conception du sexe. Je voulais écrire quelque chose qui traite de la pression exercée sur les jeunes pour qu’ils aient des relations sexuelles. Je voulais m’assurer que le film soit raconté du point de vue des filles, sans les juger. Un film qui capture à la fois la meilleure et la pire période de votre vie.

Comment s’est déroulé le tournage ?

L’équipe était incroyablement jeune et nous tournions dans une ville festive sur une île grecque. Vous pouvez donc imaginer que nous nous sommes bien amusés. Nous jouions au football tous les dimanches, nous faisions des barbecues et nous chantions après le travail. L’équipe était une véritable famille. Nous logions tous dans le même hôtel. C’était une véritable colonie de vacances. Je voulais créer une atmosphère qui nous permette de faire la meilleure chose possible plutôt que d’être contrôlés par le scénario ou les idées préconçues de ce que cela devrait être. On ne sait jamais d’où peut venir une bonne idée !

Un mot sur vos interprètes ?

Quelle belle brochette de personnes ! Les six acteurs principaux sont tous incroyablement talentueux. Je voulais que les acteurs aient l’impression de s’approprier leurs personnages. Au lieu de les faire répéter à mort, je leur ai demandé de s’interviewer les uns les autres devant la caméra dans la peau de leur personnage. Nous avons utilisé une expression sur le plateau : « faisons une expérience ». Nous changions complètement notre façon de voir une scène. C’était une façon de travailler très libre. Les acteurs ont donné plus de profondeur aux personnages que je n’aurais pu l’imaginer.

Qu’avez-vous appris au cours de la réalisation de ce film ?

Beaucoup de choses. Chaque jour a été une courbe d’apprentissage majeure pour moi. J’ai écrit un film sur la fête, mais je n’avais pas vraiment pensé à tourner des scènes avec 300 personnes ! Nous avons tourné des scènes de fête uniquement pendant les deux premières semaines, c’était un véritable baptême du feu. La plus grande leçon que j’en ai tirée, c’est que si l’équipe aime vraiment le projet, qu’elle veut être là et qu’elle se sent concernée, elle se surpassera pour faire de vos rêves une réalité. Prenez soin de votre équipe et elle prendra soin de vous.

Qu’aimeriez-vous que les gens retiennent de votre film ?

J’espère qu’il déclenchera une plus grande conversation sur le consentement et les relations sexuelles épanouies. J’espère que nous commencerons à parler du plaisir féminin et de la manière d’enseigner aux jeunes adultes comment avoir des relations sexuelles. 

Qu’est-ce qui vous a poussée à devenir cinéaste et quelles ont été vos sources d’inspiration ?

Mon frère est un musicien punk et j’ai grandi en filmant ses concerts. Je faisais fonctionner des caméras dans la fosse. Je pensais que je voulais devenir documentariste, puis la cinématographie m’a prise sous son aile. J’ai toujours aimé raconter des histoires, surtout sous forme visuelle. La vie réelle m’inspire beaucoup. J’adore m’asseoir dans le métro et essayer de lire le langage corporel des gens et ce qu’ils pensent. J’écris constamment des choses que j’entends. 

Pouvez-vous nous parler de votre prochain projet ?

Mon prochain film s’intéresse aux genres et à la raison pour laquelle tout le monde est si furieux que les gens soient eux-mêmes alors que le monde est littéralement en feu.