Immersion dans les trafics d’un Médecin de nuit avec Elie Wajeman

UN MÉDECIN DE NUIT - Photo du film © PARTIZAN FILMS / DIAPHANA DISTRIBUTION

 

Troisième long métrage et première sélection cannoise pour le réalisateur français Elie Wajeman. Le temps d’une nuit, il nous embarque dans un road movie citadin aussi noir que plein d’urgence. Vincent Macaigne joue ce Médecin de nuit, saint des toxicos et des solitaires qui en franchissant la ligne jaune par dévouement envers ses patients nous révèle la réalité moins glorieuse du monde de la santé en même temps qu’un nouveau visage de Paris. Distribué par Diaphana Distribution, Médecin de Nuit sortira dans les salles françaises le 16 juin.

Mikaël est médecin de nuit. Il soigne des patients de quartiers défavorisés, mais aussi ceux que personne ne veut voir : les toxicomanes. Sa vie est chaotique. Il hésite entre sa femme et sa maîtresse, il est empêtré avec son cousin pharmacien dans un trafic de fausses ordonnances. Mikaël n’a plus le choix : cette nuit, il doit reprendre sa vie en mains.

Le scénario de Médecin de nuit est inspiré de deux procès auxquels le réalisateur a assisté, impliquant des médecins accusés d’avoir collaboré à un trafic de Subutex. Des faits divers qu’Elie Wajeman transforme brillamment en polar social et existentiel. Conscient des dangers qu’il prend mais tiraillé entre deux morales, Mikaël navigue dans une zone floue entre légalité et illégalité, dans une tension dramaturgique constante ramassée sur une seule nuit.

Afin de préparer au mieux Vincent Macaigne à ce rôle, lui apprendre le langage, les gestes et l’attitude à adopter auprès des patients, Elie Wajeman l’a immergé dans le milieu par l’intermédiaire d’un de ses amis :

« En suivant pendant des mois mon ami médecin je me suis rendu compte que beaucoup des appels étaient liés à des crises d’angoisses. Il soigne les plaies, les maladies mais aussi les angoisses… Il faut dire que j’ai découvert la grande solitude des parisiens. » Elie Wajeman

« Entrer chez les gens, voir ce qui est caché derrière les portes, derrière les fenêtres, quand les rideaux sont tirés », pour Elie Wajeman, suivre ce médecin dans sa tournée et pousser les portes des grandes tours de la capitale le temps d’une consultation, était aussi l’occasion de révéler le visage nocturne d’une réalité parisienne méconnue et intime. Un pari relevé avec une grande justesse par Vincent Macaigne, Pio Marmaï et Sarah Giraudeau, mais aussi par chacune des apparitions secondaires particulièrement marquantes de ce film.