Kamen Kalev contemple le lent cheminement de la vie humaine dans Février

FEBRUARY - Photo du film © KORO FILMS - WATERFRONT FILM / UFO DISTRIBUTION

 

Après des passages remarqués en 2005 et 2007 à la Semaine de la Critique, puis en 2009 et 2011 à la Quinzaine des Réalisateurs, Kamen Kalev figure pour la première fois en Sélection officielle du Festival de Cannes en 2020. Avec Février, le réalisateur bulgare expérimente un nouveau genre de cinéma et dépasse le naturalisme pour dresser le portrait en triptyque d’un homme dans son cheminement vers la mort. Une expérience cinématographique singulière à découvrir en salle le 30 juin. 

Trois âges de la vie. Trois saisons aux confins de la Bulgarie rurale orientale. Petar traverse le temps de sa vie humble et ordinaire : le travail, la terre, les brebis, les oiseaux. Au fil des années, cet homme non-ordinaire suit son chemin et accepte son destin sans regret.

 

Février est un véritable laboratoire dans lequel Kamen Kalev contemple, étudie, analyse l’être humain sous toutes les périodes de sa vie pour mieux mettre en lumière la prédétermination qui pèse sur chacun d’entre nous. Quelles influences ont nos ancêtres, nos habitudes, notre environnement sur le dénouement de notre existence ? Toutes ses questions sont soulevées dans Février mais le cinéaste se garde bien d’y répondre, préférant laisser au spectateur sa libre pensée :

« Je me méfie des films émotionnels aux propos simples et bien définis, dans lesquels les auteurs donnent une réponse standardisée que l’on peut simplement accepter ou rejeter. Ma sensibilité se porte davantage sur les films qui donnent la possibilité aux spectateurs de transcender l’image et le son afin de trouver leurs propres réponses aux questions que ces derniers soulèvent. » Kamen Kalev

Les jours redondants, les longues séquences et les infimes mouvements de caméra décrivent la monotonie d’une vie dans laquelle tout semble être déjà écrit. S’inspirant de faits réels tirés de la mémoire de son grand-père, ainsi que du village natal de celui-ci, Razdel, pour le décor de son film, le réalisateur sonde son histoire personnelle et nous livre une magnifique méditation sur « l’inconditionnelle énergie qui pousse l’homme vers la mort. »